Aux termes de l’article 25, alinéa 1er de la loi n°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin, « les grèves ayant pour motif la violation des libertés fondamentales et des droits syndicaux universellement reconnus ou le non-paiement des droits acquis par les travailleurs, ne donnent lieu à aucune réduction de salaire ou de traitement. »
L’article 31 de la Constitution qui reconnait et garantit le droit de grève au profit de tous les travailleurs est sis au Titre II de ladite Constitution, et est intitulé « Des droits et des devoirs de la personne humaine. »
Il ressort de ce lotissement ainsi que de l’article 8 du Pacte International relatif aux droits Économiques, Sociaux et Culturels que le droit de grève, en tant que droit humain est une liberté fondamentale. Sa défense ne peut donner lieu à une réduction proportionnelle de salaire. Convaincu qu’en violation de cette évidence juridique et surtout en guise de représailles, le gouvernement opérera des défalcations sur salaires, l’UNAMAB à l’issue de l’Assemblée générale qu’elle a organisée le 27 janvier 2018, a suspendu son mot d’ordre de grève mais a tenu à avertir le gouvernement d’une reprise du mouvement en cas de défalcations. Malheureusement, en dépit de cet avertissement, les salaires de certains magistrats ont fait l’objet de défalcations à hauteur de 70%. Cette nouvelle violation de la loi s’analyse comme une provocation qui atteste que la rupture adore la grève et n’aime pas la paix.
Michel Adjaka