(Aux grands maux, les grands remèdes)
Le ministre du tourisme, de la culture et des sports, Oswald Homeky a réuni les acteurs du monde culturel, mercredi 21 février 2018, à la salle Madiba de l’hôtel GoldenTulip. L’objectif est de présenter à ces derniers la stratégie de relance du secteur des arts et de la culture au Bénin. Le grand monde était au rendez-vous.
« L’époque de la culture des malheureux est terminée », a fait savoir le ministre en charge du tourisme, de la culture et des sports, Oswald Homeky, pour signaler sa détermination à rendre désormais l’atmosphère vivable aux acteurs du monde culturel. Pour se faire plus claire, l’autorité ministérielle s’est investie à exposer sur environ deux heures d’horloge les résultats du travail de fourmis qui a été fait dans l’ombre par le gouvernement sur le secteur. Un diagnostic sérieux a permis de mettre à découvert les goulots d’étranglement. Dès l’entame de l’exposé, le ministre a fait comprendre aux uns et aux autres qu’en matière de talent et du savoir-faire, le Bénin est l’un des pays de la sous-région qui en détient en quantité suffisante. Néanmoins, Oswald Homeky soutient que, ce qui fait que le monde culturel ne connait pas d’essor, c’est le manque de structuration et d’une organisation sérieuse. À cet effet, le numéro 1 de la culture béninoise a relevé quelques insuffisances qui plongeraient les secteurs artistiques et culturels dans sa léthargie où il se trouve actuellement. Au nombre de celles-ci : l’absence d’assistance aux acteurs culturels et à leurs projets, l’absence de cadre d’expression, l’absence de loi sur le financement de la culture, l’absence de couverture sanitaire, de marché local et régional puis bien d’autres. Pour donc pallier ces difficultés, le ministre propose un plan stratégique salutaire. Un programme de détection, de formation et de promotion des talents sera mis en place dans toutes les cellules contribuant à l’animation de la vie artistique et culturelle au Bénin. Pour réussir, la cible visée est le milieu scolaire. Aussi, aura-t-il des initiatives compétitives pouvant susciter l’émulation, des tournées nationales voire régionales dans les secteurs de la musique, l’organisation d’un gala des Stars pour distinguer les meilleurs artistes, l’intensification de la promotion des arts via les médias, la renaissance du théâtre et du Cinéma, la valorisation de la mode et du style, bref tout ce qu’il faut pour un monde culturel idéal et rayonnant. Mais la vraie question est : Cela n’est-il pas trop beau pour être vrai en un temps record ? La réponse se trouve dans le rang des participants.
Teddy GANDIGBE
Ils en parlent…
Méchac Adjaho : (Acteur culturel polyvalent)
« J’avoue que c’est une heureuse occasion lorsqu’une autorité ministérielle prend la décision de présenter les grandes lignes de son action. Ça nous permet, en termes de suivi-évaluation, d’avoir une idée claire des axes sur lesquels on pourra faire un suivi de la gouvernance afin de pouvoir demander des comptes en son temps.C’est l’aspect positif de mon point de vue. Néanmoins, je trouve un peu incommode que l’Etat étant une continuité, qu’à l’intérieur d’un même quinquennat, lorsqu’il y a changement de ministre, il y a nouvelle présentation d’un nouveau plan. Après, il y a toujours cette rengaine d’une vision présentée dans un très beau discours qui ne fonctionne plus dans la phase opérationnelle »
Happy Goudou (Journaliste et gestionnaire du patrimoine culturel)
«Je trouve que c’est un programme très ambitieux. Et Comme vous aurez pu le constater chaque ministre vient avec son programme. Et déjà dans le secteur de la culture,il n’y pas une suite logique. C’est déjà une faiblesse. Ce que je regrette encore est que le ministre aparlé de tout ça sans mettre l’accent sur les ressources humaines. Il faut aller détecter des talent les former et les promouvoir d’accord. Mais pour l’encadrement il ne faudrait pas que ça soit en majorité desagents comptables ou secrétaires du ministère qui soient indiqués pour le faire. Il faut des professionnels du domaine. Je veux parler de la ressource humaine qualifiée.»