Et de deux!
Thomas Boni Yayi, ancien Président de la République du Bénin effectue sa deuxième sortie publique. Kétou, ville du Plateau qui pleure son roi rappelé à Dieu, l’accueille pompeusement, alors qu’il ne s’agit que de salutations à l’endroit de la royauté éplorée. On dira que le mort se politise. Cela n’est pas notre rôle. Notre rôle en tant que chroniqueur politique est de voir si l’opération a prospéré.
Boni Yayi profite de l’occasion pour, au lieu de passer inaperçu, jauger une fois encore sa popularité. Coup apparemment réussi après celui de Parakou.
On a vu les images en photo, et vidéo. Boni Yayi, on n’a pas besoin de faire sondage reste très populaire. D’ailleurs, s’il n’en était pas ainsi, ce n’est pas sûr que l’on assistera aux sorties imprévisibles de Patrice Talon. Talon sort et parle avec son peuple de plus en plus, non seulement à cause de la crise sociale, non seulement pour communiquer, mais aussi et surtout parce que Boni Yayi bouge.
Si la justice avait son calendrier, si la justice avait déjà les dossiers sur sa table, les poursuites de ces derniers jours, Boni Yayi en a pour quelque chose. Boni Yayi en a pour beaucoup. La coïncidence est flagrante et suspecte.
Maintenant qu’il a sorti son deuxième numéro, ne va t-on pas encore par coïncidence enclencher dès ce matin de nouvelles poursuites, dans le camp de l’opposition par hasard?
Où va Boni Yayi ? On ne sait pas exactement, mais semble-t-il, il ne veut plus s’arrêter. Il ne veut plus marquer la pause, il ne veut plus perdre une minute. Cela ressemble à un plan politique, bien concocté et qui suit son chemin.
Cela peut ressembler ou coïncider avec la rumeur. Les législatives de 2019. Va-t-il compétir en personne ou soutiendra-t-il les Fcbe avec ses moyens et son corps?
Tout porte à le croire. Ils y pensent profondément, les stratèges de la Rupture y pensent avec beaucoup de concentration. Ils déploient visiblement ou discrètement des astuces pour faire face au phénomène.
Quoi qu’on dise, si cela se concrétisait, le pouvoir lui-même sait que ça va être un combat de gladiateurs. Un affrontement politique sans concession. Voilà que durant les douze mois restants, Patrice Talon ne sera pas aussi libre que Boni Yayi pour affronter les aléas du terrain. Quels que soient le nombre et les efforts de ses lieutenants qui sont progressivement lancés sur le terrain, ils ne feront pas le charisme de Boni Yayi.
Pour les législatives prochaines, le rythme vient de changer définitivement.
C’est pourquoi les pas de danse de Patrice Talon est des siens qui se croyaient en territoire conquis changent aussi.
Le maître de cérémonie a pour nom Boni Yayi
Dine ABDOU