Pour sortir du franc CFA, le fondateur de CGF Bourse et de CGF Gestion Gabriel Fal propose la création d'un Fonds monétaire africain, dont le rôle serait de garantir les parités des différentes monnaies membres, de mutualiser les réserves de change et de contrôler strictement l'inflation.
Il me semble évident que les pourfendeurs et les défenseurs du franc CFA ne s’entendront jamais. Pourquoi ? Tout simplement parce que les premiers sont persuadés que la légitimité de leur démarche, vue comme une quête de souveraineté, ne peut qu’être victorieuse et constructive. Les pro-CFA, eux, se fondent sur les statistiques mondiales et les expériences diverses et variées vécues sur l’ensemble des continents pour dire que, dans les réformes monétaires, il y a eu plus d’échecs que de réussites et qu’il serait plus prudent d’en rester au statu quo en ce qui concerne les monnaies en franc CFA de la Cemac et de l’Umoa.
Deux monnaies de réserve : le dollar et l’euro
Il existe une dizaine de monnaies de par le monde qui sont utilisées dans leur pays d’émission mais aussi dans d’autres pays. Le rand sud-africain sert aussi au Swaziland ou en Namibie, la roupie indienne sert au Népal et au Bhoutan. Mais en réalité, même si l’on reconnaît l’influence de grandes monnaies comme le yen, la livre sterling ou le franc suisse, seules deux d’entre elles sont incontestablement considérées comme monnaies de réserve : le dollar et l’euro. L’un étant plus répandu que l’autre, on parle plus souvent de dollarisation que d’euroïsation d’une économie.
Personnellement, j’ai compté une douzaine de pays dont le dollar américain est la monnaie officielle, parmi lesquels l’Équateur ou le Panama. D’autres pays comme Hong Kong, Djibouti, Bahreïn ou les Émirats arabes unis utilisent une monnaie qui entretient une parité fixe avec le dollar. Le problème ici, c’est que les États-Unis ne sont pas concernés par la gestion monétaire de ces pays, même si c’est leur devise qui est en jeu.
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