Salles d’audience ouvertes mais vides, bureaux de magistrats de siège fermés... C’est le constat fait au niveau du tribunal de première instance de première classe de Porto-Novo ce lundi 26 février, première journée du mot d’ordre de débrayage de cinq jours sur cinq déclenché par l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab).
L’Unamab réclame au gouvernement la rétrocession des défalcations qu’il a opérées sur le salaire du mois de février 2018 aux magistrats pour fait de grève. Le mouvement a été suivi à 100 % par les magistrats de siège concernés par ces ponctions sur salaire. Aucun d’eux n’était en poste. Les cabinets d’instruction étaient vides. Il en est de même pour les salles d’audience qui connaissent habituellement les lundis des dossiers de flagrants délits, d’état-civil, d’homologation et des chambres sociales.
Mais, les magistrats du Parquet, c’est-à-dire le procureur de la République et ses substituts, étaient par contre aux postes. Ils vaquaient aux occupations de leurs prérogatives. La présence au service de ces magistrats debout ne devrait pas étonner d’autant que ceux-ci constituent l’œil du gouvernement au niveau de la justice. Ils n’avaient pas pris part aux grèves querellées et qui ont fait l’objet de défalcations salariales. Ils auraient perçu l’intégralité de leurs salaires pour le compte du mois de février contrairement à leurs collègues du siège qui auraient connu d’abattement jusqu’à hauteur de 70 %.
Tout comme les magistrats du Parquet, il y avait le personnel non magistrat dont les greffiers et les secrétaires administratifs qui ont répondu présents aussi à leurs postes. Ils ne sont d’ailleurs pas concernés par la grève. Mais ceux-ci annoncés sans plus tarder devoir entrer dans la danse. Le personnel non magistrat menace d’emboîter le pas à l’Unamab dès la semaine prochaine. Ils disent aussi avoir connu de défalcations sur leur salaire du mois de février pour fait de grève. Le tribunal risque d’être davantage paralysé si le personnel non magistrat renoue avec le mouvement de grève. Ainsi, les usagers du palais de justice ne pourront plus se faire établir les casiers judiciaires, les certificats de nationalité et autres pièces ainsi que les légalisations d’actes. Ce qui n’empêche pas encore la grève de l’Unamab qui perturbe plus la tenue des audiences judiciaires.
Thibaud C. NAGNONHOU,
A/R Ouémé-Plateau