L’unité chargée du pilotage du projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), a entretenu, ce mardi 27 février, les directeurs de la Programmation et de la Prospective (Dpp) des ministères sur ledit projet. Une occasion pour son coordonnateur de faire le point du processus de mise en place et des étapes à venir et des options stratégiques envisagées.
A la faveur d’un dialogue inclusif autour du projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), le gouvernement ambitionne d’imprimer un nouveau dynamisme au processus de conception et de mise en œuvre de ce dispositif. Ce mardi 27 février, tous les directeurs de la Programmation et de la Prospective (Dpp) des ministères ont été entretenus sur le contenu du dispositif Arch, aux fins de recueillir leurs contributions et suggestions pour enrichir le document et en assurer une opérationnalisation cohérente et efficace.
Pour Mireille Cakpo, directrice adjointe de cabinet du ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, le choix a été porté sur les Dpp pour leur rôle prépondérant dans la fonction de programmation, de suivi-évaluation et de capitalisation des initiatives du gouvernement.
Landry Yansunnu, directeur adjoint de cabinet du ministre de la Santé, souligne pour sa part que le processus du dialogue inclusif vise à faire contribuer l’ensemble des parties prenantes à la réflexion afin de bâtir un dispositif consensuel et cohérent. Ce qui, insiste-t-il, faciliterait son opérationnalisation et par conséquent, l’atteinte des nobles objectifs qu’il vise.
Les participants ont également échangé sur les options stratégiques envisagées pour la mise en œuvre du projet Arch. Ce qui, souligne M. Yansunnu, devrait permettre de formuler des avis techniques et des commentaires pouvant permettre d’améliorer au besoin l’approche adoptée. Pour Mireille Cakpo, cette implication en amont des Dpp est indispensable pour la réussite de ce projet auquel le chef de l’État attache une importance capitale.
C’est une initiative, souligne-t-elle, qui répond au souci du chef de l’État de contribuer à relever le défi de la protection sociale et de la lutte contre la précarité dans notre pays, à travers un mécanisme novateur.
Landry Yansunnu a, pour sa part, rappelé l’état des lieux non satisfaisant de la protection sociale au Bénin. Pour lui, « les dispositifs de prise en charge du risque maladie dont dispose le Bénin ne fonctionnent pas en synergie et produisent par conséquent des résultats plutôt mitigés ».
Il signale alors que c’est tirant leçon de l’expérience de l’action publique dans ce domaine que le gouvernement a adopté cette nouvelle stratégie, qui se veut intégrée et plus inclusive en matière de protection sociale et pour améliorer le bien-être de la population.
Le projet Arch, paquet de quatre services : assurance maladie, formation, accès au crédit et assurance-retraite, est la nouvelle stratégie de protection sociale, dans le but de renforcer le capital humain et de réduire la précarité.
D’un montant de 313 milliards de F Cfa, ce projet sera financé à hauteur de 10 % par le gouvernement béninois, et le reste par les partenaires techniques et financiers?
« Les études approfondies sur chaque service sont bouclées »
Venant C. Quenum est le coordonnateur de l’unité chargée de piloter le projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch). Il nous parle ici du coût estimatif du programme, de ses innovations et annonce la phase expérimentale pour la fin de l’année 2018.
Propos recueillis par Yêdafou KOUCHÉMIN (Stag.)
La Nation : Quel est le coût global de réalisation de ce projet et comment cela est-il réparti ?
Venant C. Quenum : C’est un projet évalué à 313 milliards de francs Cfa sur cinq ans. Il y a une composante offre de services de santé, une relative aux infrastructures et autre relative à la gestion et au suivi du projet.
Mais les services d’assurance-maladie, de crédit, de formation et d’assurance-retraite à offrir aux populations bénéficiaires s’évaluent à environ 216 milliards.
Vous dites que tout le Bénin doit pouvoir bénéficier de ce projet, mais comment cela va-t-il se faire ?
Le projet Arch se donne comme ambition d’être présent dans tous les départements, dans toutes les communes du Bénin à travers un guichet et permettre l’accès à ces services à tous ceux qui souhaitent obtenir ces services. Bien entendu qu’il y a des couches privilégiées : les pauvres et les pauvres extrêmes, pour lesquels l’Etat se donne les moyens d’offrir l’accès à ces services de façon exceptionnelle et gratuite.
Arch s’adresse principalement aux plus démunis de notre société, qui sont exclus de tous les programmes. Les pauvres n’ont pas du tout accès aux prises en charge. Les prises en charge concernent généralement les ayants-droit de l’Etat. Donc, le projet Arch vise à offrir à ceux qui n’ont jamais bénéficié de ces privilèges de la part de l’Etat d’avoir désormais une assurance-maladie prise en charge par l’Etat.
Pour quand peut-on espérer la mise en œuvre du programme ?
Nous sommes à la fin des études approfondies sur chaque service que le projet Arch doit offrir aux bénéficiaires. Nous enclenchons incessamment le ciblage et l’identification des bénéficiaires privilégiés.
Avec l’aide de chacun, et la participation des bénéficiaires, d’ici la fin de l’année les premiers services du projet Arch pourront commencer dans une phase expérimentale.
La Redaction