La non installation du Cos/Lépi a occupé une place de choix dans les débats lors de la conférence de presse du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp), mardi 27 mars dernier. Deux députés, Gérard Agbénonchi et Gilbert Bagana ont été mandatés par la coordination du Bmp pour donner le point de vue des députés de la Majorité sur le sujet. Il est de coutume, à ces occasions, de déceler les petites phrases assassines qui sont jetées entre plusieurs expressions lors d’un grand oral. Des phrases qui semblent anodines mais qui, en réalité, sont plein de sens. Dans ce registre, les députés Gérard Agbénonchi et Gilbert Bagana ont tous commis l’impair. Le premier a développé l’argumentaire selon lequel il n’y a pas péril en la demeure si le Cos/Lépi n’est pas installé comme l’exige la Cour constitutionnelle puisque de toute façon, il n’y a aucun enjeu électoral et que c’est le Cos/Lépi qui sera installé le 1er juillet 2018 qui travaillera pour les législatives de 2019. Son homologue Gilbert Bagana a enfoncé le clou en disant qu’aucun Cos/Lépi n’a été installé à bonne date et que c’est souvent 2 ou 3 mois après la date du 1er juillet de chaque année prescrite par la loi. Comme si la Rupture était venue perpétuer les mauvaises pratiques ! Mais la gaffe de Gilbert Bagana qui en dit long sur ce que préparent le Bmp et le gouvernement de la Rupture est celle-ci : « Même si demain, on devrait utiliser le Ravip, elle doit être auditionnée par le Cos/Lépi et l’Ant ». Lancée comme cela, cette phrase n’a l’air de rien, mais elle en dit pourtant long sur les réelles intentions du régime de la Rupture et de son allié politique le Bmp. L’interprétation qui en résulte est que le Bmp n’exclut pas la possibilité d’avoir recours au Ravip pour les Législatives de 2019. Lorsque cela va s’imposer, il suffira que le Cos/Lépi et l’Ant travaillent à extraire du Ravip les étrangers et ceux qui n’ont pas l’âge de 18 ans. Ou c’est un ballon d’essai, ou au sein de la majorité présidentielle, des réflexions se mènent pour voir la stratégie à utiliser pour imposer le Ravip comme Liste électorale en 2019 et 2021.
Dans un contexte où le non respect de la décision de la Cour continue d’alimenter toute sorte de supputation au sein de l’opinion publique, une telle déclaration vient corroborer la thèse d’un calendrier caché pour les Législatives par le gouvernement Talon et les députés qui lui sont loyaux. Les actes et comportements du gouvernement, l’aisance qu’affiche le Chef de l’Etat dans la violation des décisions de la Cour, le lynchage médiatique contre cette haute Institution ont fini par convaincre les plus sceptiques que le gouvernement a son plan qu’il déroule en temps et en heure.
Alors qu’on a dans un premier temps nié toute utilisation du Ravip pour les élections afin de susciter l’adhésion de tous, on vient maintenant évoquer la probabilité, en cas de force majeure, de recourir à ce Ravip en violation des décisions de la Cour et de l’article 153 du Code électorale qui stipule que la révision globale consiste en une opération de renouvellement et de réactualisation des données tous les dix (10) ans. La stratégie est connue…
B.H.