Il y a des institutions dont l’importance n’est plus à démontrer pour une paix durable. C’est le cas du Médiateur de la République dont le premier responsable, Joseph Gnonlonfoun a démontré hier le bien-fondé aux hommes des médias. Pour l’invité du rendez-vous « Sous l’arbre à palabre » de ‘’Evénement Précis’’, l’institution est chargée de recevoir les plaintes des administrés qu’elle étudie afin d’y apporter des solutions équitables, sans pour autant s’ériger en un juge. « La saisine se fait par écrit. On juge de la recevabilité du recours. Après une procédure donnée, nous envoyons un accusé de réception à l’intéressé. Il faut noter que quand le tribunal est saisi, le médiateur n’est pas compétent. Cependant, quand la justice rend une décision qui a du mal à passer, nous intervenons mais pas pour rendre justice », a-t-il souligné. Dans sa mission de promotion de l’Etat de droit, de la réconciliation et de la paix, le Médiateur de la République a enregistré beaucoup de succès. Au moins 2/3 des près de 4000 réclamations enregistrées ont pu trouver une suite. Joseph Gnonlonfoun est revenu sur quelques cas dont celui des enseignants du Couffo, le cas de l’épouse du sous-préfet Pamphile Hessou et la médiation entre les organisateurs de Wémèhoué.
Plaidoyer pour la constitutionnalisation de l’institution
En dépit du déficit de moyens et des faiblesses institutionnelles, sans tambour, ni trompette, le Médiateur de la République joue sa partition. Raison de plus pour œuvrer dans le cadre des réformes institutionnelles à la Constitutionnalisation du Médiateur de la République pour l’aider à mieux se positionner. « Notre force est que nous sommes tenus de dialoguer avec les administrations. Nous ne sommes pas des juges (…) Je pense que la Constitution doit prendre en compte le médiateur de la République, comme certains pays de la sous-région », a-t-il déclaré. Profitant de l’anniversaire de la conférence des forces vives de la Nation, l’ancien ministre de la justice a fait savoir que les acquis demeurent mais il va falloir corriger les ratés. Et l’une des solutions proposées pour le renforcement de la démocratie est la révision concertée de la Constitution. En attendant, le Médiateur Gnonlonfoun salue le leadership du Chef de l’Etat dans la résolution de la crise entre les protestants méthodistes.
Fulbert ADJIMEHOSSOU