L’Ocde vient de rendre un rapport sur les flux illicites dans la région. Trafics de drogue, de pétrole, d’or, ou encore pêche illégale coûteraient 40 milliards d’euros par an au continent.
Une fois refermé le rapport sur « L’Économie du commerce illicite en Afrique de l’Ouest », publié le 20 février par l’Ocde, on ne peut qu’être sidéré par l’emprise de cet argent « noir » et par les dégâts qu’il inflige aux pays de la Cedeao.
Fruit de l’actualisation d’études antérieures conduites avec l’aide de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, de la BAD, de la Banque mondiale, du Nepad et du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest, ce rapport passe en revue treize économies criminelles et illicites.
Un détournement estimé à 50 milliards de dollars par an
Il s’agit, explique Nadine Gbossa, chef de division à la direction de la coopération pour le développement de l’OCDE, de « lutter contre un phénomène de détournement estimé pour le continent à 50 milliards de dollars par an (40 milliards d’euros), alors que l’aide publique n’a pas dépassé 41 milliards de dollars en 2016 ».
Prenons la cocaïne, pour laquelle l’Afrique de l’Ouest est une plaque tournante entre la Colombie et l’Europe. Son flux vers l’Europe représentait, en 2009, 27,5 milliards de dollars, mais il n’en restait que 40 millions sur place. Les États côtiers servent de porte d’entrée, souvent avec la complicité des autorités (Ghana, Guinée-Bissau, Liberia, Nigeria, Sierra Leone). « La présence d’un trafic de drogue dans un pays donné peut exacerber la corruption existante et engendrer une instabilité politique », prévient le rapport.
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