Les responsables des sociétés grossistes arrêtés dans l’affaire de faux médicaments dans laquelle est impliqué le député Atao Hinnouho, comparaitront ce mardi, 06 mars 2018 à l’audience des flagrants délits. Un procès inédit qui pourrait être reporté en raison de la grève des magistrats. Mis sous mandat de dépôt depuis plus d’une semaine, ces acteurs du sous-secteur pharmaceutique sont accusés d’avoir violé les dispositions de l’ordonnance 75-7 du 27 janvier 1975 portant régime des médicaments au Bénin et celles de l’ordonnance 73-68 du 27 septembre 1973 portant définition des conditions d’importation de produits pharmaceutiques et objets de pansement au Dahomey et du décret 2450 du 11 septembre 2000 portant fixation des conditions d’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales et relative à l’ouverture des sociétés de grossistes répartiteurs en République du Bénin. Il est reproché aux grossistes répartiteurs tels que Gapob, Ubipharm, Came, Ub Phar, Promo Pharma de s’approvisionner régulièrement en médicaments et autres réactifs médicaux auprès d’Atao et de sa compagne. Une thèse que réfutent les plaignants ainsi que leurs avocats. Pour ces derniers, ils s’approvisionnent auprès du laboratoire New Cesamex qui dispose d’une autorisation de mise sur le marché, délivrée par la Direction des pharmacies (Dpmed). Quand bien même, il serait établi que le sieur Atao et sa compagne sont en relation d’affaires avec le laboratoire New Cesamex dont le représentant est hébergé dans leur domicile et dont les produits sont conservés dans leurs entrepôts, les grossistes ne s’estimeraient pas coupables. Ce serait un procès inédit qui se tiendra au Tribunal de Cotonou ce jour en ce qui concerne la lutte contre les faux médicaments et le commerce illicite des médicaments. Mais les magistrats étant toujours en grève, le doute plane donc sur la tenue effective de ce procès qui, s’apparente à celui du siècle au Bénin, en tout cas.
Aziz BADAROU