Plus de 300 étudiants munis de pierres et autres objets ont envahi à nouveau, ce lundi matin, les amphithéâtres de l’Université d’Abomey-Calavi pour empêcher le déroulement des activités académiques. La police a dû appeler du renfort pour les disperser.
Ce lundi matin, des étudiants ont recommencé à lancer des pierres sur les toits des bâtiments pour empêcher le bon déroulement des activités académiques, après les échauffourées du vendredi dernier. La police en faction sur les lieux depuis trois jours a d’abord en vain tenté de ramener le calme. Les jets de gaz lacrymogène n’ont pas dissuadé outre mesure les manifestants. Au contraire, plus que déterminés à en découdre avec les policiers, ils ont redoublé l’offensive de jets de pierres, jusqu’à faire battre en retraite la police.
Contrainte de replier, la police a demandé du renfort. Une dizaine de véhicules de la police et de la gendarmerie (bus, pick-up, et camions) est convoyée avec des éléments de la police. Avec l'appui de ces derniers, les forces de l'ordre sont parvenues à disperser la foule d’étudiants, mais non pas sans accroc. Ils ont dû faire face aux barricades dressées sur la route derrière l’université (vers le quartier Zogbadjè), pour empêcher la circulation.
Arrivé à ce niveau, la police réquisitionne deux étudiants pour dégager la route. Lorsqu’elle franchit la première escarmouche, la police aperçoit un groupuscule d’étudiants dehors. Ces étudiants s'échappent à la vue du véhicule de la police. La police les poursuit jusqu’à leur dernier retranchement. Car, racontent les victimes, les policiers les pourchassent et réussissent à mettre la main sur trois d’entre eux qui, dans leur déroute, ont cherché refuge dans les maisons alentours. Selon les riverains, ces étudiants n'en seraient pour rien et se seraient arrêtés pour voir la scène.
On rapporte également qu'au cours de sa patrouille, la police rencontre une dame, l’appréhende aussitôt, l’embarque dans son véhicule. Elle l’aurait interrogée avant de la relâcher. Plus loin, un conducteur dont le véhicule aurait fait écran à la police est appréhendé. Des témoins racontent qu’il a été aussi embarqué .
Des pick-up remplis de policiers et de gendarmes ont fait la patrouille à l’intérieur comme à l’extérieur de l’université sans aucune résistance.
Un tour dans les amphithéâtres permet de constater une suspension des cours et des examens. Beaucoup d’étudiants aux abois ont gagné à grandes enjambées leur domicile. Cependant, après l’affrontement entre la police et les étudiants, deux soutenances se sont déroulées sans être interrompues sur le campus.
C’est la quatrième journée consécutive de violences que vit le monde estudiantin. Le vendredi dernier, l’offensive de pierres a fait plus de deux cent blessés dont un blessé en état critique. Plusieurs étudiants ont été également arrêtés. Samedi et dimanche derniers, des étudiants en philosophie venus pour prendre part à des évaluations académiques ont été chassés des amphithéâtres par jets de pierres.