Le président de la République ne rate aucune occasion pour professer sa foi en un Bénin nouveau et meilleur. Sa volonté d’opérer des changements qualitatifs butte toutefois contre une fronde sociale qu’il peine à juguler.
On peut tout lui reprocher sauf de n’avoir pas d’ambition pour son pays. Et il ne cesse de professer cette foi en un Bénin nouveau et meilleur. Depuis son avènement au pouvoir, Patrice Talon ne manque aucune occasion de réitérer son engagement à marquer positivement son mandat et de laisser à ses concitoyens de bons souvenirs. La volonté de se mettre au service des Béninois pour l’amélioration de leurs conditions de vie, réitérée à maintes reprises, a fini par trouver au-delà des frontières du pays des oreilles attentives. Des vidéos de ses concertations avec les différents acteurs sociopolitiques ainsi que de ses interventions sont partagées à volonté déclenchant parfois l’admiration de citoyens d’autres pays. Son désir de vaincre la fatalité en érigeant dans les années à venir un hôpital de référence où tous les Béninois sans discrimination pourraient être soignés a tôt fait de le hisser au rang des rares dirigeants visionnaires d’Afrique. La saignée financière due à l’évacuation sanitaire à l’extérieur à laquelle il entend mettre fin justifie une telle appréciation. Redistribuer à toutes les communautés, sans exception, la richesse nationale constitue par ailleurs une déclaration de ses bonnes intentions portées par le Programme d’action du gouvernement.
Fermes intentions ou simples déclarations pour plaire à des populations en attente du miracle à elles promis à son élection ? Sévèrement marquées par des réformes que le premier magistrat du pays a initiées pour faire face à la mal gouvernance, la corruption, la politisation à outrance de l’administration et autres tares de la société béninoise, les populations ont tôt fait de monter les enchères. Grèves perlées et mouvements d’humeur de l’Opposition grèvent l’élan pris au lendemain de l’investiture de l’ex-magnat du coton. Celui qui se réclamait le pompier de service prêt à aider à éteindre le feu qui brûle dans la maison, se trouve pris de court, sans doute dépité par la fronde sociale. « Le pays va mal », disait-il pour justifier sa candidature et son assurance à redresser la barre. Mais aujourd’hui, que reste-t-il d’un tel engagement ?
Sauf erreur de leur part, les proches du président le disent très déterminé à relever le challenge qu’il s’est donné. « Il n’en est rien ; son engagement est sauf. Il est bon pour le job et sa réussite ne souffre d’aucun heurt », rassure-t-on. Mieux, nombre d’entre eux ressassent son entrain au quotidien à booster les projets chers à lui et à les concrétiser une fois les études de faisabilité bouclées.
Une arlésienne, selon les détracteurs du chef de l’Etat, pour qui rien de concret ni de tangible n’est encore à mettre à l’actif du gouvernement de la Rupture.
Des critiques qui, pour le chef de l’Etat, n’entament en rien son mental de compétiteur. « J’ai espoir que le soleil va se lever pour nous pour un réel nouveau départ », aime-t-il dire.
Des assurances aujourd’hui à l’épreuve de la fronde sociale. Face au jusqu’au-boutisme des travailleurs en grève, il faudra plus que du rigorisme ou de la fermeté pour remettre le pays au travail. Dans une période où se profilent les examens de fin d’année, la fermeture des écoles reste un casse-tête pour les dirigeants déjà mis à mal par le durcissement de ton des magistrats ébranlés par des défalcations.
Tous les voyants étant au rouge, l’homme que le peuple surnomme ‘’Agbonnon’’ (superman en langue fongbé) fort de son esprit entreprenant et de son goût prononcé pour les affaires devra puiser au plus profond de ses capacités de conciliation pour remettre son pays sur les rails.