a prison, ce n’est plus seulement pour les autres au Bénin. Tout le monde peut à tout moment y séjourner, y compris des ministres. Le top en est donné. Ce ne sont pas les députés qui échapperont à la trappe.
La moralisation de la vie publique a franchi un nouveau cap au Bénin. Cinq anciens ministres des régimes Kérékou et Boni Yayi doivent bientôt répondre de leurs actes devant la Haute Cour de Justice. Ainsi en ont décidé les députés qui ont accédé par une large majorité à la requête du Président de la République. Dans l’opinion publique, l’acte est diversement apprécié. Alors que certains accusent les députés de faire du deux poids deux mesures, d’autres les applaudissent. Qu’à cela ne tienne ! C’est à l’honneur de la démocratie béninoise. Mais comme le dit un adage de chez nous, le fil pourrait bientôt tirer l’aiguille. En termes clairs, l’acte posé par les députés en accédant à la requête du Chef de l’Etat pourrait avoir un effet de retour. Nombreux sont en effet ces députés tapis à l’Assemblée Nationale dont les noms ont été cités dans des rapports produits par diverses commissions ; des députés qui accablent les ministres dont les têtes sont aujourd’hui mises à prix devant la Haute Cour de Justice. Ces ministres ont désormais le dos au mûr.
Ils sont maintenant prêts à faire des dénonciations et des déballages. Ces dénonciations pourraient faire mal. En dehors de ces députés ainsi fichés et qui ne pourront pas empêcher les ministres poursuivis de parler, il y a ceux qui ont géré des projets de l’Etat pour lesquels des milliards de F Cfa ont été dilapidés. Ainsi, nombre de ces députés et autres cadres qui jouent aujourd’hui aux moralisateurs devront plutôt se tenir prêts pour répondre des actes que les Béninois pourraient leur reprocher. La coupe est en tout cas pleine. Le moment venu, chacun devra prendre ses responsabilités pour que les poursuites devant la Haute Cour de Justice ne ressemblent pas à une justice des vainqueurs.