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Bénin /Pêche illégale et non réglementée : Les revers des engins dévastateurs à Cotonou
Publié le jeudi 8 mars 2018  |  Fraternité
Des
© Autre presse par DR
Des pêcheurs




Aventures infructueuses, baisse des revenus, etc. Au Bénin, les pêcheurs artisans marins peinent à vivre de leur activité. A l’origine de cette vulnérabilité, la pêche illégale avec comme particularité, l’invasion de la façade maritime par des engins prohibés et dévastateurs. Enquête sur ces pratiques qui accentuent la vulnérabilité des communautés de pêche, le long de la côte béninoise.
C’est dimanche. Un calme plat règne au port de pêche de Cotonou. A l’aube, un groupe de pêcheurs arrange leurs filets, pendant que d’autres restent allongés dans leurs embarcations. Ils semblent épuisés par les aventures en mer de la semaine. C’est l’occasion de profiter de ce temps de repos, qui ne vient que tous les cinq jours, en coïncidence avec le jour d’animation du marché Dantokpa (le plus grand marché du Bénin, ndlr, pour se remplir la cage thoracique d’une bouffée d’oxygène du vent frais qui souffle sur la côte. « C’est interdit d’aller en mer aujourd’hui. Ceux qui s’entêtent sont sanctionnés. Raison pour laquelle, je prends mon temps pour me reposer avant d’aller vaquer à une autre activité. Je suis également manœuvre sur des chantiers de Btp », confie Eric Tossou, 28 ans, allongé dans l’une des sennes tournantes, une embarcation dont le principe est d’encercler le banc de poissons préalablement détecté. Elle est souvent utilisée pour capturer les thons, les maquereaux, la sardinelle.
Bien que relaxes et souriants, pour la plupart, les pêcheurs présents ce matin n’ont pas pour autant l’esprit tranquille. Debout sur le quai, le regard perdu dans le vide, Ange-Marie Louka, 35 ans, pêcheur depuis 6 ans, se lamente. « Les aventures de pêche sont désormais infructueuses. Je suis allé hier en mer à minuit et revenu à 10 heures presque bredouille. L’activité ne donne plus », confie-t-il. Pourtant, fils de pêcheur, ce diplômé sans emploi dit n’avoir que la pêche, pour prendre en charge sa petite famille. « Progressivement, on devient nostalgique du passé. C’est grâce à la pêche que mon père nous a pris en charge et a payé de nombreuses parcelles. Il avait quatre sennes tournantes, un engin qui capture beaucoup plus les sardinelles, les maquereaux, bars, thonines et autres. Il pouvait faire en ce temps-là une recette de 3 millions de Fcfa (5000 euros, ndlr au retour d’une aventure. Tout ça, c’est du passé », ajoute-t-il avec regrets.

« La mer de moins en moins généreuse »
La façade maritime béninoise s’étend sur 121 km, de la frontière nigériane à la frontière togolaise. Selon les informations contenues dans le Plan d’actions national visant à prévenir et à éliminer la pêche illicite élaboré en avril 2007, la faune d’origine marine comprend plus de 257 espèces de poissons, en plus des espèces de crustacés et autres. On y retrouve essentiellement, entre autres des sardinelles, le poisson rasoir, les maquereaux, les thons et assimilés, les carpes grises, les dorades et les crevettes. Et même si le potentiel exploitable est estimé entre 10 000 et 12 000 tonnes de poissons par an, comme la plupart des pêcheurs, Ange-Marie Louka pense que, malgré les efforts de pêche, « la mer est de moins en moins généreuse ».
Alors, les peines deviennent fréquentes. Plus qu’un indicateur, les témoignages enregistrés dans les zones de pêche de Cotonou et Ouidah montrent la vulnérabilité croissante des communautés de pêche. « Il y a une chute libre de la quantité de poissons. Avant, en un mois, nous tournons autour de 30 tonnes. Alors qu’aujourd’hui, on trouve à peine 5 tonnes. Parfois, on va faire cinq jours de marée et on revient bredouille. Alors qu’il faut payer le carburant, la glace. Il ne reste plus rien pour répondre aux besoins », fulmine Arnaud Anani, Secrétaire de la section sous-zone de pêche Cotonou de l’Union nationale des pêcheurs marins et assimilés du Bénin (Unapemab.

Une seconde corde à l’arc
Certains pêcheurs ont dû se trouver une seconde corde à leur arc pour faire face aux besoins de leurs familles. C’est le cas de Hervé, (le prénom a été changé en raison de l’illégalité de l’activité, ndlr reconverti en conducteur de barque chargée d’essence de contrebande, rencontré à Abokicodji, une bourgade de pêcheurs, située à 5 km du Port de pêche, à Cotonou. La précarité des cases, construites en bambou et couvertes de sachets plastiques prouve bien que ces pêcheurs ne gagnent vraiment pas bien leur vie. « Je suis pêcheur. Ça fait 12 ans que j’exerce cette activité. Mais, je constate que je fournis des efforts en mer pour peu de revenus. C’est pourquoi, tout en continuant d’aller à la pêche, je conduis également les barques pour le transport de l’essence de contrebande », indique Hervé, la trentaine.
Au niveau des marchés de poissons, animés par des mareyeuses, pour la plupart épouses de pêcheurs, les plaintes de baisse de la production halieutique sont aussi récurrentes. Revendeuse, Euphrasie Vodounnon, 33 ans, n’a dans sa corbeille qu’une dizaine de bars en vente. Elle a encore la nostalgie de l’ambiance qui régnait au port de pêche dans son jeune âge. « J’ai commencé à vendre du poisson depuis toute petite. Ici, grouillait du monde. On ne vendait pas au kilo mais au tas. Les choses ont changé. Nos maris ne trouvent plus du poisson en quantité. Il y a quelques années, le kilogramme se vendait encore à 1500 francs Cfa. Mais, aujourd’hui, c’est à 2500 francs et on n’en trouve pas suffisamment », affirme-t-elle.
Même si les changements climatiques en sont pour quelque chose dans la baisse de récolte des pêcheurs, ces derniers semblent beaucoup plus y voir les effets des engins et techniques de pêche. « Il y a certes les changements climatiques, mais le mal profond de la pêche au Bénin, c’est l’utilisation du chalut bœuf par nos frères Toffins, (une communauté de pêche continentale, ndlr qui emporte tout sur son passage », dévoile Arnaud Anani.

Sur les traces des engins dévastateurs
Des composants du chalut-boeuf saisis par la direction des pêches

Bien qu’interdit, le chalut-bœuf gagne la façade maritime béninoise. Difficile d’évaluer le flux des pêcheurs qui utilisent cette technique à travers laquelle, le chalut est trainé sur le fond marin par deux pirogues. Mais, il nous aura fallu remonter l’embouchure de Cotonou, canal par lequel ces engins vont en mer, pour apercevoir quelques-uns de ces pêcheurs spécialisés dans la capture de crevettes et dont l’engin formellement interdit, constitue un danger pour les espèces halieutiques. Sous anonymat, Fernand accepte aborder le sujet. Celui-ci dit avoir appris cette technique de pêche au Nigéria à l’âge de 15 ans. De retour au Bénin, en raison de l’appauvrissement du Lac Nokoué, il a jeté son dévolu sur la mer. « Ce qui se passe est que les cours d’eau sont déjà saturés. A notre arrivée, on a constaté que la pêche en mer n’était pas si développée et on s’est mis à l’œuvre. La technique consiste à aller en mer avec deux pirogues. On les tient de chaque côté, de sorte à piéger les poissons et les crevettes. Ce n’est pas aussi dévastateur comme les gens le pensent », affirme-t-il. Si pour ce dernier, l’engin est loin d’être dévastateur, l’opération menée mi-décembre 2017 par la Direction de la Production Halieutique révèle le contraire.
Les 06 et 07 décembre 2017, la Direction de la Production Halieutique, avec l’appui des forces navales, passe à la répression sur le chenal de Cotonou, à Ouidah et à Grand-Popo. 12 engins ont été saisis. Les filets présentent des mailles de 5 à 10 millimètres, en deçà de celles recommandées qui sont normalement de 70 mm pour les poissons et 50 mm pour les crevettes. Un document technique et d’informations produit par l’Institut de Recherche Halieutique et Océanographique du Bénin (Irhob fait remarquer que cette technique participe à la destruction du fond marin. « Il est trainé sur le fond à cause des cibles de pêche que constituent les poissons benthiques, comme les bars, les carpes rouges, les mérous etc. C’est un engin de plus en plus contesté parce qu’il facilite la surexploitation des ressources halieutiques », martèle Dr Zacharie Sohou, Directeur de l’Irhob.
Pourtant, ces engins prisés par les pêcheurs sont proscrits par les arrêtés 694/MDR/MTPT/DC/SG/DA/DP/DMM du 19 novembre 1999 portant interdiction de l’usage des engins trainant en-deçà de 5 mille marins de la côte, et 1903/MAEP/D-CAB/SGM/DRH/SA du 12 juin 2006 portant prohibition de la pratique du chalutage bœuf dans les eaux marines sous juridiction béninoise. Malgré ces dispositions, les pêcheurs continuent d’utiliser les méthodes proscrites.

« Un engin non sélectif qui racle même le fond marin »
La situation est devenue si inquiétante au point de susciter la prise en 2008 de l’arrêté 2008-518, portant interdiction de la pêche aux mysidaces (crevettes roses de mer dans les eaux maritimes sous juridiction béninoise, signé du Ministre en charge de la pêche d’alors, Roger Dovonou. « Par le passé, nous avons eu des chalutiers au Bénin, des navires qui manœuvraient en binôme. C’est un engin non sélectif qui racle même le fond marin. Ce faisant, il détruit l’habitat des poissons. Nous avons très tôt pris la mesure de la situation en interdisant l’utilisation de cet engin. Mais il y a eu des matelots qui ont travaillé sur ces navires et ont copié la technique au Nigéria, où ils sont désormais aussi traqués. Ces filets offrent, non seulement la possibilité de ramasser des crevettes roses de mer, mais aussi des juvéniles des autres poissons et des larves de crevettes de lagunes », explique Herman Gangbazo, Chef service Pêche maritime.
Antoine Ayivodji, Président de l’Association des Pêcheurs de crevettes roses de mer (Apcrm dont les membres sont souvent indexés, réfute les accusations et clarifie. « Nous n’utilisons pas le chalut bœuf. Notre technique de pêche est sélective de sorte que nous ne pêchons que les crevettes et de gros poissons. C’est une confusion que les gens font. Au contraire, nous œuvrons à lutter contre cette technique qui racle, avec des panneaux, le fond marin », se justifie-t-il. Pour lui, cette technique détruit l’écosystème marin au point de conduire les pêcheurs à la perte. « Il y a des pêcheurs qui ont perdu leur investissement, et qui pour avoir contracté des dettes, se sont retrouvés en prison », ajoute-t-il. En revanche, cette organisation s’oppose à la prise de l’arrêté 2008-518 portant interdiction de la pêche aux mysidaces, qui pour Damien Houssou, Secrétaire Général de l’Apcrm, n’avait pas sa raison d’être.

Crevettes en péril, baisse de la production de poissons
Tout comme si elle voyait venir le danger, la Direction de la Production Halieutique a commis le 31 octobre 2007 une équipe de recherche pour étudier la performance de l’engin capturant les crevettes et recenser les tailles des poissons pêchés. Les résultats de cette étude montrent que la survie des autres espèces, et donc la rentabilité de la pêche dépend de la protection de ces crustacés. « Cette espèce de zooplancton (organismes de petite taille qui vivent en suspension dans les milieux aquatiques d’eau de mer est liée à un milieu défini par la température et la salinité. L’abondance de poissons bars est liée à l’abondance des crevettes, espèce dont il se nourrissent ». Et c’est justement les résultats de cette étude qui ont, entre autres, conduit à la prise de l’arrêté 2008-518 portant interdiction de la pêche aux mysidaces que conteste l’Association des pêcheurs de crevettes roses de mer. « Il n’y a pas de raisons d’interdire. Le chalutage artisanal ne fait pas de dégâts. Nous avons une saison crevettière qui va de Mai à Janvier. Ce sont ceux qui utilisent le chalut-bœuf qui vont en mer tout le temps. En plus, l’ordonnance 73-40 du 5 mai 1973 à laquelle on fait référence n’a plus de valeur avec la Loi cadre sur la pêche », martèle Damien Houssou.
Spécialiste de l’aménagement du milieu aquatique, marin et côtier, Dr Edmond Sossoukpè a longtemps travaillé sur l’activité de pêche marine artisanale, en termes de production. L’Enseignant-Chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi fait le lien entre la baisse de la production des poissons à valeur commerciale et les crevettes. « Si les crevettes se déplacent, leurs proies les suivent. Dans ce cas, une surexploitation des ressources proies crée des problèmes aux prédateurs. Tout est lié. Les poissons bars qui se nourrissent de façon préférentielle des crevettes courent des risques de disparition si on exploitait de façon massive les crevettes. Il en est de même pour les autres espèces qui se nourrissent de crevettes. Ainsi, la menace sera collective sur les poissons. Mais les crevettes sont également des ressources à valeur commerciale qu’il faut protéger ». Dr Edmond Sossoukpè va plus loin dans les causes de la baisse de la production des poissons à valeur commerciale. « Ces espèces ont deux périodes de ponte dont une coïncide avec la saison de pêche. En pleine période de reproduction, ces poissons sont pêchés. Ce qui diminue la capacité de renouvellement du stock », ajoute-t-il.

« Il arrive qu’on triche…parce que la mer ne donne pas »
Le tollé que suscite la pêche non autorisée dans le rang des pêcheurs artisans marins couve une autre réalité. Bien que très peu développée, avec une flotte passant de 7 chalutiers-crevettiers en 1995 à un chalutier en 2017, tout n’est pas aussi rose dans le sous-secteur de la pêche industrielle. L’Union nationale des artisans pêcheurs et assimilés du Bénin ne manque pas de dénoncer le non-respect de la zone de pêche par ces acteurs. « Il y a le chalutier qui vient souvent pêcher dans l’espace des 5000 marins qui nous est réservé et détruit nos filets. On essaye de gérer », confie Dieudonné Affo, Vice-président de l’Unapemab.
En réalité, les fonds exploité, par le chalutier-crevettier sont pratiquement les mêmes qu’en pêche artisanale maritime, c’est-à-dire la zone située à moins de 5 mille nautiques de la côte. Ce qui attise les discordes entre les pêcheurs artisans et les industriels. « Il arrive qu’on triche. Les pêcheurs artisans montent au-delà des 5000 marins de la côte. Parfois, nous descendons en-deçà. C’est un problème auquel nous sommes déjà habitués. En haut, on trouve les crevettes et en bas, on trouve des poissons de qualité », avoue J. D. amateur au Port de Pêche, faisant la navette entre le Nigéria et le Bénin. Ce dernier reconnait aussi la baisse de la productivité de la façade maritime et appelle les autorités à agir. « Avant, on faisait jusqu’à 20 tonnes par mois, ou en 45 jours. Aujourd’hui, ça a totalement baissé. On fait à peine 10 tonnes », se plaint-il.

Embarcations non autorisées
Difficile de le prouver. Mais les pêcheurs soupçonnent que des embarcations non autorisées venant des pays voisins pratiquent la pêche illicite dans les eaux sous juridiction béninoise en raison de la faiblesse des moyens de surveillance. « C’est parce que nous n’avons pas suffisamment de moyens pour sécuriser nos côtes. Les gens viennent la nuit pour pêcher et leur engin ramasse tout sur son passage », insinue Damien Houssou.
Le Chef Service d’Aménagement et de Gestion des Pêcheries, Herman Gangbazo relativise. « Ce n’est pas faux. Cependant, nous avons des feed-back de certaines organisations qui veillent au grain. Nous sollicitons souvent les forces navales pour renforcer la surveillance. Il y a quelques années, nous avons arraisonné un navire qui n’avait pas une licence au Bénin mais qui a été surpris en train de pêcher dans nos eaux. Toute la cargaison a été saisie et mise en vente aux enchères. Une amende lui a été également infligée », explique Herman Gangbazo.

Nécessité d’agir !
L’Union nationale des pêcheurs marins, et assimilés du Bénin (Unapemab n’en peut plus de subir les dégâts causés par des engins prohibés. Les responsables disent avoir mis la pression, voire organisé eux-mêmes des patrouilles en vain. « C’est l’Etat à travers la Direction de la production halieutique qui doit prendre le mal à cœur », martèle Dieudonné Affo, Vice-président de l’Unapemab. Cependant, les services de pêche ne croisent pas pour autant les bras. Les patrouilles menées ont permis de saisir plusieurs dizaines d’engins et débouchent parfois sur des batailles judiciaires. « Une dizaine d’entre eux se retrouvent en prison. Il y en a qui prennent la clé des champs quand vous les interpellez. On est obligé de garder les engins. Il y en a eu qui nous intentent des procès que nous gagnons parce que les textes nous couvrent. Ils finissent par comprendre que c’est une activité prohibée », ajoute Herman Gangbazo. Plusieurs médiations sont intervenues pour convaincre ces pêcheurs utilisateurs des engins interdits afin qu’ils abandonnent leurs pratiques de pêche nuisibles à la biodiversité.
Des rencontres ont même eu lieu à la Présidence de la République en 2016. Pourtant, le mal persiste. « Le gouvernement est conscient des impacts de la pêche illicite sur les pêcheurs. Il y en a qui abandonnent carrément l’activité ou changent d’activité en fonction de la saison. Si on avait les moyens, tous les jours, on peut aller faire la répression. Il y a un certain nombre de réformes en cours », rassure Hermann Gangbazo.

Police de pêche – l’avenir de la surveillance en haute mer ?
Si rien n’est fait, l’avenir de milliers de pêcheurs sera davantage hypothéqué, et les communautés installées le long de la côte et dont les revenus dépendent essentiellement de cette activité pourraient en pâtir. La solution pourrait peut-être venir des réformes annoncées pour redynamiser le secteur, notamment la création du corps de la police des pêches. « Il y a longtemps que la police des pêches existe. Mais elle n’est jamais fonctionnelle parce que les moyens ne suivent pas pour que les agents puissent faire convenablement leur travail sur le terrain. Si on crée une nouvelle unité, il faut qu’on lui donne les moyens pour réussir la mission. Il leur faudra des embarcations équipées pour faire des patrouilles afin d’interpeller ceux qui utilisent les engins prohibés », recommande Philippe Lalèyè, Professeur titulaire en hydrologie et aquaculture des Universités.
Considérée comme un instrument important, susceptible de renforcer la lutte contre la pêche illicite, la loi cadre 2014-19 du 7 août 2014 relative à la pêche et à l’aquaculture est encore inapplicable. Les projets de décrets d’application de la loi, trois ans après, continuent de faire le circuit administratif. Pendant ce temps, le flux d’engins prohibés en direction de la mer menace de déstabiliser l’écosystème marin. Cela pourrait porter une grave atteinte à l’activité de pêche et avoir, de ce fait, un impact négatif sur la sécurité alimentaire des populations.
A cette allure, la contribution du secteur à l’économie nationale estimée par l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique (Insae à 3% du Produit Intérieur Brut pourrait prendre un coup. La demande totale en produits halieutiques à moitié couverte actuellement, pourrait s’accroitre davantage, ouvrant la brèche à l’insécurité alimentaire. Ce qui pourrait entraver l’atteinte, d’ici 2020, de l’Objectif de développement durable 14 pour une exploration soutenable des océans, mers et ressources marines aux fins du développement durable. D’où l’urgence des réformes, du renforcement de la réglementation du secteur et des moyens de contrôle pour que les acteurs du secteur retrouvent le sourire.
Cet article a été possible grâce en partie à une subvention de l’organisation Earth Journalism Network.
Fulbert ADJIMEHOSSOU
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