Les personnes impliquées dans les irrégularités observées au cours du concours de recrutement organisé au profit de l’administration centrale des finances en 2015 doivent bien se faire des soucis. Le procureur de la République près le tribunal de première classe de Cotonou a rendu publique, vendredi 9 mars dernier, une déclaration de presse au cours de laquelle il a précisé les faits mis à leur charge et la détermination de la justice à faire la lumière sur cette affaire.
Les individus qui seraient coupables des irrégularités notées dans le concours de recrutement des agents au ministère des Finances en 2015 devront répondre de leurs actes devant la justice. Le procureur de la République près le tribunal de de première instance de première classe de Cotonou, Gilles Togbonon, a expliqué, au cours de sa déclaration de presse, vendredi dernier à Cotonou, que plusieurs cadres ayant organisé ledit concours ont été auditionnés et interpellés dans le cadre de cette enquête judiciaire. Seulement, rappelle le procureur, « l’un des mis en cause a pris la poudre d’escampette quoiqu’ayant été régulièrement convoqué ». Il a donc requis à son encontre un mandat d’arrêt.
L’enquête effectuée, précise le procureur, « a permis de réunir à l’encontre de certains fonctionnaires des indices graves et concordants de nature à motiver leur inculpation pour abus de fonction, fraude dans les examens et concours publics et corruption passive d’agents publics». Des infractions prévues et punies par les articles 53, 131, 40 alinéa 1 et 2 de la loi n° 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et les infractions connexes en République du Bénin. Pour l’heure, tous les mis en cause bénéficient de la présomption d’innocence.
Au lendemain du concours de recrutement d’agents de l’Etat au titre de l’année 2015 au profit de l’administration centrale des finances et des régies financières, plusieurs organisations syndicales étaient montées au créneau pour dénoncer plusieurs manquements. Entre autres, on relève que plusieurs candidats n’ayant pas les diplômes requis ont réussi à faire valider leur candidature pour avoir accès à ce concours, plusieurs admissibles au concours n’ont jamais figuré sur les listes de présence aux compositions ; plusieurs candidats ayant partiellement composé ont été déclarés admissibles au concours ; plusieurs candidats ayant émargé et composé dans d’autres corps de métier ont été déclarés admis dans d’autres. De même, plusieurs listes de présence aux différentes compositions ont été retrouvées découpées et recollées, donc altérées. Autant d’irrégularités qui fondent l’enquête judicaire ouverte aux fins de connaître du dossier par le procureur de la République près le tribunal de première classe de Cotonou, Gilles Togbonon. Il a indiqué, au cours de sa déclaration de presse, que dans ce cadre, les responsables des organisations syndicales et les membres de la société civile qui avaient décrié les faits supra-cités, ont été auditionnés par les officiers de police judiciaire sous la direction du parquet de Cotonou.