Les ministres en charge de la Justice, Joseph Djogbénou, et du Travail, Adidjatou Mathys, ont donné un point de presse conjoint, vendredi 9 mars dernier, au sujet de la grève des travailleurs. Objectif : informer des efforts du gouvernement face à la cessation collective de travail et exhorter les travailleurs en mouvement à un sursaut patriotique.
Le gouvernement est dans une démarche pacifique face à la cessation collective de travail observée, depuis quelque temps, par les travailleurs. Le point de presse conjoint donné, vendredi 9 mars dernier, par les ministres de la Justice et de la Législation, garde des Sceaux, Joseph Djogbénou, et du Travail et de la Fonction publique, Adidjatou Mathys, renseigne sur les efforts du gouvernement pour satisfaire les doléances des travailleurs en général.
Relativement au secteur de la santé, plusieurs revendications ont été satisfaites. La preuve, souligne le ministre du Travail, les agents de la santé avaient repris le service avant de renouer avec leur mouvement pour défalcation pour fait de grève.
Pour elle, la reprise des négociations gouvernement-syndicats prévue pour cette semaine est un préalable à une sortie de crise. « Il faut que le gouvernement rende compte de l’évolution du dialogue au niveau des autres ministères aux syndicats et de ses démarches en direction du patronat afin que la session du Conseil national du travail puisse s’ouvrir au sujet de la revalorisation du point indiciaire et de la hiérarchisation des salaires à la suite de la revalorisation du Smig en 2014 », explique-t-elle.
A l’endroit des secrétaires généraux et des travailleurs, elle fait parler son cœur de mère : « Ce n’est pas en nous tournant dos que nous parviendrons à trouver des solutions à la situation en cours. Le Bénin n’a pas besoin d’une telle crise en ce moment. Les syndicats doivent revenir à la table de négociation afin que nous puissions nous parler, nous écouter, relire certains textes de la loi afin d’en avoir la même compréhension ». Elle poursuit : « Nous devons tous, dans un sursaut patriotique, sauver l’année scolaire en cours. Nous devons tous continuer par donner des soins de qualité aux malades dans les centres de santé ».
Pour l’Exécutif, il n’existe que des solutions face au mouvement de débrayage en cours. « En ce qui concerne les enseignants, le gouvernement est prêt à signer six arrêtés d’application de leurs statuts. Les secrétaires généraux des centrales syndicales doivent revenir à la table de négociations pour avoir les informations nécessaires », indique le ministre du Travail.
La bonne foi du gouvernement
Le ministre Joseph Djogbénou a fait savoir que la main du gouvernement reste tendue et que le dialogue sans condition est son vœu. « Le gouvernement n’a jamais cessé de solliciter et d’encourager le dialogue. Ses portes demeurent ouvertes et les solutions formulées aux problèmes posés ne devraient pas être attendues sous conditions », souligne-t-il.
Il insiste que le gouvernement reste disposé aux négociations. « Les négociations gouvernement-syndicats sont encore prévues. Nous souhaitons qu’à l’occasion, les points substantiels soient débattus sans que les conditions préalables soient fixés », formule-t-il.
Au regard de la situation actuelle, le gouvernement invite les travailleurs à une prise de conscience individuelle. « La qualité de la gouvernance dépend aussi de la manière, de la logique et de la cohérence avec lesquelles la loi est appliquée. Les travailleurs sont invités à ne pas se mettre dans une position d’abandon de poste », exhorte le garde des Sceaux.
Adidjatou Mathys abonde dans le même sens pour souligner aussi que les syndicats ne respectent pas toujours la procédure fixée par la loi en matière de cessation de travail. Un point sur lequel elle rappelle avoir déjà attiré l’attention des travailleurs et de l’opinion publique dans un passé récent. Pour étayer ses propos, elle évoque la loi 2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin qui fixe les limites à respecter. D’où les défalcations opérées sur les salaires des travailleurs grévistes.
Tout en espérant une solution de sortie de crise très bientôt, le gouvernement invite les travailleurs à faire en sorte de limiter les effets de l’application de la loi relative aux conditions d’exercice du droit de grève sur chacun d’eux. Selon le ministre de la Justice, tout se joue suivant les textes. « Le chef de l’Etat ne peut ne pas appliquer la loi et les effets doivent être mesurés à l’égard de chacun des travailleurs », précise Joseph Djogbénou.
En attendant la reprise des négociations cette semaine, le gouvernement exhorte les centrales à reprendre le dialogue et les travailleurs, le service sans délai et sans condition. La rétrocession des salaires défalqués pour fait de grève ne doit pas être un préa-lable pour une sortie de crise, clarifie le ministre en charge du Travail. « Nous sommes un pays en développement et devons travailler en faveur de l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes », lance Adidjatou Mathys, rappelant que le gouvernement attend les syndicats cette semaine pour la reprise des négociations.