Cela ne fait plus l’objet d’aucun doute, on s’achemine vers une année blanche dans le secteur éducatif si la paralysie des activités académiques se poursuit après cette semaine. D’après le deadline qu’aurait fixé l’Unesco pour attester de la validité de l’année scolaire, l’école béninoise devra fermer définitivement ses portes dès la semaine prochaine pour le compte de l’année académique 2017-2018. Plus que jamais coincé, le gouvernement du Président Patrice Talon a multiplié des sorties pour rassurer de sa bonne foi et fait des propositions immédiates pour une sortie de crise. On n’a pas aussi tardé pour programmer la reprise des négociations pour demain, mardi, 13 mars 2018.
Le gouvernement de la Rupture bat de l’aile, se replie et se déplie pour solutionner la tension sociale dans le pays étant donné que le contrôle des mouvements de débrayages semble désormais lui échapper. Outre l’imminence de la reprise du dialogue avec les partenaires sociaux, annoncée pour ce mardi, le gouvernement serait même prêt à procéder à la signature de six (06) sur les huit (08) arrêtés d’application des statuts particuliers des enseignants du premier et du second degré. Ceci, à condition que les pourparlers reprennent et que le gouvernement ait l’assurance que les grèves perlées seront suspendues dans les établissements scolaires. C’est du moins ce qui ressort de la conférence de presse co-animée par la ministre de la fonction publique et le Garde des Sceaux, Joseph Djogbénou vendredi dernier. Quand bien même, toutes les revendications ne seraient pas encore satisfaites, il faut reconnaitre que le gouvernement de la Rupture est sur le point de capituler, de fléchir enfin. Pour la ministre de la fonction publique, Adidjatou Mathys, il importe de sauver l’année scolaire en cours. Le comble est que de sources proches de plusieurs organisations syndicales du secteur éducatif, les enseignants approuvent la proposition du gouvernement et souhaitent que les deux autres arrêtés d’application des statuts particuliers relatifs aux frais d’obsèques et allocations de départ à la retraite fassent l’objet des négociations franches et fructueuses. Au cas où les deux parties s’accorderont sur lesdits points lors des négociations, l’école béninoise pourrait être sauvée de justesse d’une année blanche et les activités académiques reprendront incessamment au regard de l’imminence des examens de fin d’année. De toute façon, les dernières cartes se jouent cette semaine. Le gouvernement est sûrement conscient du danger qui guette l’école béninoise et, en lieu et place de la fermeté et de la diabolisation des enseignants grévistes et de leurs syndicats, c’est à un discours d’apaisement et d’assurance qu’on n eu droit de la part du gouvernement représenté par les deux ministres conférenciers. Peu à peu, le gouvernement retrouve sa lucidité et descend de son piédestal.
Cyriaque ADJAHO Coll.