C’est un secret pour les sourds, les muets, les aveugles, et les irréalistes que Sébastien Ajavon, malgré tout ce dont il s’est fait fautif, n’est pas objet de coups et d’acharnement. Il doit aux impôts clairement et ne peut objectivement le nier. Mais dans le même temps, il subit les revers de sa rupture d’avec la Rupture. Méticuleusement, Il est dressé sur son chemin une Kyrielle de pièges et d’outils d’aide à la fragilisation. Ceux qui sont en dessous ne sont pas à aller chercher ailleurs. Ce sont les notables du pouvoir de Patrice Talon.
Il jure en toutes circonstances et en tous lieux qu’il arrachera le pouvoir à l’actuel chef d’Etat, les mauvaises langues affirment même que c’est avant échéance. Ce dernier, ou tout au moins ses proches, jurent qu’ils le couleront avant date. Aucun propos n’a été tenu dans ce sens officiellement, de part et d’autres par les deux. Cependant, ceux qui connaissent les couloirs et les antichambres de la politique béninoise le savent avec une clarté lumineuse.
Le bras de fer est donc lancé et l’on attend l’issue.
Le premier test pour le pouvoir Talon pour ce challenge, ce sont les prochaines législatives. On projette jouer tous les va tout pour, à défaut de le contraindre à l’exil, invalider sa candidature dans le compte des législatives. Et le dossier concernant le redressement fiscal de cent cinquante-cinq milliards et la loi qui stipule qu’il faut être rigoureusement à jour vis à vis du fisc sont les ingrédients mobilisés pour l’achever.
Toutes fois, à y voir de près, le plan souffrira de quelques légèretés et fragilités.
Comme pour le cas de Patrice Talon avec Thomas Boni Yayi, Sébastien Adjavon selon toute vraisemblance, n’aura pas de problème de milliards avant 2019. Il est autant presque puissant financièrement que Patrice Talon en 2012. C’est donc une rêverie que de croire comme certains le confient dans les arcanes du pouvoir, que son argent va finir vite.
L’autre réalité que les hommes du pouvoir ignorent royalement est la cote de popularité de plus en plus ascendante de ce phénomène. Il vaut mieux solliciter un sondage des spécialistes pour se fixer. Il a toutes les chances d’obtenir la légitimité populaire.
Il faut en tenir compte.
L’autre chose dont il faut tenir compte, est le regroupement autour de sa personne de la majorité écrasante des opposants du Sud tels la famille Soglo, Candide Azannaï, et autres. Cela ajouté à la morosité économique peut être de la mer à boire.
Ceux qui comptent sur la prochaine Cour constitutionnelle n’ont pas le droit d’oublier que celle qui a proclamé l’élection de Patrice Talon en tant que Président de la République était à la solde de Thomas Boni Yayi qui a tout fait en oubliant que ce qui est prédestiné est prédestiné. Et que c’est la Cour qui a validé l’achat par l’actuel locataire du palais de Cadjehoun d’un domaine de l’Etat, c’est cette même Cour qui rejette les yeux fermés les lois chères au gouvernement de Talon.
La fraude, et la force?
«Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir». Jean Jacques Rousseau.
Je ne veux pas rappeler la gifle du rejet du projet de la révision constitutionnelle, au moment où les rupturiens jubilaient dans l’intention de le faire passer comme une lettre à la poste.
Dine ABDOU