La Caisse autonome d’amortissement reste débitrice depuis plusieurs mois soit près d’un an envers les prestataires. Cela est davantage inquiétant s’agissant de ceux qui ont fourni des prestations dans le cadre de la mise en œuvre des projets et qui devront être payés sur la contrepartie financière de l’Etat béninois. C’est la croix et la bannière pour rentrer en possession de leurs sous. Toutes les démarches entreprises par ces prestataires sont demeurées jusque-là vaines alors que toutes les formalités administratives requises sont déjà remplies. Des dossiers seraient-ils classés sans suite à la Caisse autonome d’amortissement ? Après l’affaire d’annulation de prêt de 114, 76 milliards de la part de la Banque Islamique de Développement (BID) et qui a d’ailleurs entrainé le limogeage du Directeur général ainsi que la suspension de plusieurs cadres, la Caisse autonome d’amortissement (Caa) se trouve à nouveau au cœur de la polémique. En effet, il est reproché à cette structure sous tutelle du ministère de l’économie et des finances, une grave légèreté dans la gestion des dossiers comme celui relatif au paiement des prestataires. Qu’est-ce qui bloque depuis de longs mois, le paiement des prestataires ? De sources proches de l’administration de la Caa, ce retard dans le paiement se justifierait par le fait que le ministre de l’économie et des finances manquerait de disponibilité pour apposer sa signature et donner son quitus pour le décaissement des fonds. Mais est-ce en sa qualité du président du Conseil de gérance de la structure ? A en croire la même source, le Directeur général par intérim n’aurait pas le pouvoir d’autoriser le paiement des prestataires et seul le ministre serait habileté à le faire. Lorsqu’on sait que l’autorité ministérielle fait souvent partie de presque toutes les délégations qui accompagnent le Chef de l’Etat dans ses voyages, il y a bien raison pour que les prestataires s’inquiètent et lèvent le ton. Car, faut-il le souligner, ces derniers auraient également contracté des prêts pour fournir ces prestations à l’Etat béninois et de ce fait, ont également des engagements à honorer vis-à-vis des institutions bancaires. Cela n’a aucun sens, fera savoir un cadre de la Caa qui estime que le Directeur général est la personne habileté à autoriser le paiement des prestations. Il s’agit donc d’une raison banale et pas du tout convaincante. A quoi joue alors l’équipe dirigeante de la Caisse autonome d’amortissement ? La Caa serait, sans doute, en train de faillir à sa mission de gestion de la dette publique. La Caa étant censée se trouver en amont et en aval du processus de l’endettement, c’est-à-dire de la recherche du financement jusqu’à l’amortissement de la dette, on ne saurait comprendre alors pourquoi elle traine encore des dettes vis-à-vis des prestataires. Chose curieuse, c’est qu’il s’agit dans ce cas précis des prestations fournies dans le cadre des projets cofinancés par des Partenaires techniques et financiers et l’Etat béninois. Etant donné que généralement, les fonds destinés à la mise en œuvre des projets sont libérés par les parties bien avant la phase active, il importe de s’interroger sur les vraies raisons de ce blocage. Le plus important et l’idéal d’ailleurs serait que le ministre des finances, Romuald Wadagni tape du poing sur la table pour arrêter la pagaille au sein de cette structure sous-tutelle qu’est la Caisse autonome d’amortissement.
M.M