Le président du Conseil économique et social, Augustin Tabé Gbian, a réuni autour d’une même table, dans la soirée de ce mardi 13 mars, au siège de l’institution à Cotonou, les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales et les représentants des confessions religieuses. Il s’agit de trouver une solution à la crise sociale qui secoue le Bénin actuellement et qui risque de conduire le système éducatif à une année blanche.
Le Conseil économique et social joue les sapeurs-pompiers dans la crise sociale qui oppose les travailleurs en général et les enseignants en particulier au gouvernement, et qui risque de conduire à une année blanche. En face des secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales, hier, il y avait les responsables des confessions religieuses.
La démarche du Conseil économique et social (Ces) est d’écouter les travailleurs en grève afin de savoir quelle solution trouver pour sauver l’année scolaire.
Selon le président du Ces, Augustin Tabé Gbian, la rencontre d’hier, est la suite d’un travail qui a commencé depuis un moment avec les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales. Et avec l’évolution de la situation sociale, son institution a voulu que cette rencontre soit étendue aux garants de la morale et de la paix. Dans les situations les plus difficiles, explique-t-il, c’est à ces derniers que les populations font recours. Car, ils leur inspirent plus confiance, souligne-t-il. Augustin Tabé Gbian indique que le rôle du Ces est de tout mettre en œuvre pour que la paix, la stabilité et la cohésion sociale soient de mise et que les efforts économiques puissent porter leurs fruits.
En initiant la rencontre d’hier, le Ces, selon son président, a voulu que les secrétaires généraux fassent le point des négociations en cours avec le gouvernement aux représentants des confessions religieuses. Puis par la suite, la parole sera donnée aux autorités morales pour se prononcer sur la situation qui prévaut actuellement.
« Il n’y a pas eu de détails dans les échanges. On nous a écoutés, nous avons parlé. Ils ont pris l’engagement d’aller rencontrer le gouvernement et après la synthèse sera faite », a déclaré, à la sortie de la rencontre, Mathurine Sossoukpè, secrétaire générale adjointe de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb). A part cette dernière, les secrétaires généraux des autres centrales et confédérations syndicales ont opté pour le silence.
Plaidoyer des confessions religieuses
Si du côté des représentants de l’Eglise catholique, aucun membre de la délégation de la Conférence épiscopale du Bénin n’a voulu placer un mot, les représentants des autres confessions religieuses ont dit ce qu’ils pensent de la situation avant d’inviter les uns et les autres à s’entendre.
L’imam central de la mosquée d’Aïdjèdo, Yessoufou Abdul Djèlili, secrétaire général de l’Union islamique du Bénin, estime que c’est un début de médiation entre les travailleurs et le gouvernement, la rencontre initiée par le Conseil économique et social. « Vous n’êtes pas sans savoir que l’heure est grave ! » s’exclame-t-il. Depuis un moment, rappelle-t-il, le pays est paralysé au niveau de l’Administration. C’est ainsi que le Ces, salue-t-il, a voulu associer les faitières des religieux afin qu’ensemble des voies et moyens soient trouvés pour sortir de cette crise. « Nous venons de démarrer la première séance qui a été consacrée à l’écoute des secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales qui nous ont fait la genèse de la crise avec les différentes revendications qui ont déclenché la grève », dit-il, avant de promettre que la synthèse sera faite afin de savoir quelle stratégie adopter.
Comme il s’agit d’une médiation qui est le rôle du Ces, selon l’imam Yessoufou Abdul Djèlili, il faut forcément écouter l’autre partie. « Notre souhait est qu’une solution soit trouvée pour que chacun retrouve le chemin du travail pour que l’économie reprenne », espère-t-il.
Le pasteur Amos Agbindo Bankolé de l’Eglise protestante méthodiste du Bénin, pour sa part, se réjouit d’avoir écouté avec intérêt les responsables des centrales et confédérations syndicales. Son souhait est de tout mettre en œuvre pour éviter une année blanche. « Les parents d’élèves ont assez de difficultés pour payer les scolarités », regrette-t-il avant de plaider pour que l’avenir des enfants ne soit pas hypothéqué.
Le représentant des religions endogènes, Dah Gbèdiga Adoko, a plaidé comme les autres pour que l’année scolaire soit sauvée. « Restons tous en prière », conseille-t-il. Après avoir écouté les représentants des travailleurs, il promet que le gouvernement sera écouté aussi pour qu’une solution soit trouvée à la crise.
Bruno SEWADE