L’épée de Damoclès plane toujours sur les faussaires du secteur pharmaceutique. Après le verdict du Tribunal de première instance de Cotonou, qui a requis une lourde peine contre les grossistes répartiteurs de produits pharmaceutique, le conseil des ministres vient enfoncer le clou pour un assainissement total de la filière. Au terme de son conseil du mercredi 14 mars, le gouvernement a décidé de suspendre provisoirement les activités de l’ordre des pharmaciens pour une durée de 6 mois. A en croire le garde des sceaux, le professeur Joseph Djogbénou, ces acteurs qui ont une délégation de pouvoir en matière de contrôle, ont fait preuve de complaisance. Selon le ministre de la justice, l’Etat qui est délégataire de ce pouvoir peut le retirer. Il s’agit donc d’une suspension et non d’une dissolution. Au dire de Joseph Djogbénou, cette période de cessation d’activité de l’ordre servira à la mise en œuvre de la réforme relative aux cadres institutionnel, législatif et réglementaire du secteur de la pharmacie. Le statut de l’ordre des pharmaciens et ses règlements d’application seront revus, et il sera mis en place une commission de surveillance et de contrôle de la distribution des produits pharmaceutiques. Telle est la quintessence des nouvelles mesures du gouvernement dans le cadre du dossier lutte contre les faux médicaments.
En ce qui concerne le verdict du Tpi de Cotonou, qui a condamné le mardi dernier, les 5 grossistes mis en cause à 4 ans d’emprisonnement ferme pour exercice illégal de pharmacie, le garde des sceaux déclare : « C’est un soulagement de constater que l’impunité recule. Une fierté que ce pays se modernise ».
Arnaud DOUMANHOUN