La campagne de commercialisation 2017-2018 des noix de cajou a été officiellement lancée, ce jeudi 15 mars à Djougou par les ministres Gaston Dossouhoui et Serge Ahissou. En présence des différents acteurs de la filière anacarde, les représentants du gouvernement ont réaffirmé l’ambition d’en faire une spéculation attractive, génératrice d’emplois et de revenus.
Deuxième culture de rente après le coton, la filière anacarde connaît bien des contraintes que les progrès observés en termes de volumes de production et d’exportation ne peuvent occulter. L’absence d’un instrument de financement adéquat qui sécurise l’accès aux crédits surtout pour la mise en place de nouvelles plantations et aussi pour la transformation; les difficultés d’accès aux intrants spécifiques (engrais, produits phytosanitaires), aux emballages appropriés, ainsi que l’insuffisance de plants améliorés et d’équipements agricoles adaptés et du faible niveau d’organisation de la filière plombent, selon Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, l’embellie de cette spéculation.
Les incendies de plantations, les achats précoces qui déprécient la qualité des noix et désorganisent le marché au préjudice du Bénin, l’envahissement du marché par les acheteurs fraudant intelligemment avec les lois au dommage de la fiscalité et du contrôle commercial constituent par ailleurs pour le préfet de la Donga, Eliassoum Biaou Aïnin, des difficultés majeures qu’il convient de résoudre.
Le lancement de la campagne de commercialisation des noix d’anacarde a été l’occasion pour Gaston Dossouhoui d’attirer l’attention des différents acteurs de la filière sur les attentes du gouvernement et les réformes qu’il opère pour en faire une filière attractive, génératrice d’emplois et de revenus, à travers la modernisation des vergers d’anacardiers, le renforcement des unités de transformation et l’amélioration des circuits de distribution des noix d’anacarde et des produits dérivés.
«Pour le quinquennat 2016-2021, le gouvernement a fait l’option d’investir pour une agriculture de grande envergure, suivant une stratégie combinant l’approche territoire et l’approche filière pour constituer des zones relativement homogènes ou Pôles de développement agricole (Pda) aux fins d’une meilleure valorisation des potentialités locales. A ce titre, la filière anacarde figure dans le peloton des filières à haute valeur ajoutée inscrites au volet agricole du Programme d’action du gouvernement (Pag) », a reconnu le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.
Une noble ambition sur laquelle est revenu Serge Ahissou, ministre de l’Industrie et du Commerce, en procédant au lancement officiel de la campagne de commercialisation du cajou 2017-2018. Il a indiqué que la cérémonie témoigne de l’intérêt que le gouvernement accorde à cette filière dont les immenses potentialités et avantages économiques sont encore peu exploités mais qui est appelée à contribuer significativement au développement de la nation béninoise. Cet intérêt, a-t-il souligné, tient aux mesures prises pour renforcer l’organisation de la filière par le respect des dispositions réglementaires, renforcer les contrôles au niveau des frontières ; interdire l’exportation de stock de noix de cajou constitué de mélange de noix d’origines disparates ; faire respecter les conditions de déroulement de la campagne de commercialisation en ce qui concerne le prix, les dates d’ouverture et de fermeture et suivre les flux physiques et financiers de la filière.
La campagne de commercialisation est ainsi ouverte et jusqu’au 31 octobre 2018.
Un appel à décourager les fraudes et certaines pratiques malsaines dans la filière a été lancé par Aténi Atchadé, président de l’Intersyndicale des professionnels de la filière anacarde.