Edouard Djogbénou
Le secrétaire exécutif national du parti des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), Valentin Djènontin n’est pas en phase avec le mode de gestion du pays par le régime de la rupture pour un « Nouveau Départ ». Dans une interview accordée à un organe de la place, l’ex ministre de la justice de l’ancien chef d’Etat Thomas Boni Yayi est totalement remonté contre la gouvernance actuelle en matière de réalisation d’infrastructures routières et aéroportuaire. A l’en croire, le gouvernement viole constamment la constitution dans ce domaine.
En effet, pour Valentin Djènontin , la constitution a exigé un juste et préalable dédommagement avant toute expropriation de propriété privée pour cause d’utilité publique. Mais au mépris de cette disposition constitutionnelle, le gouvernement « casse même des maisons à étage disposant de titre foncier » et évoque après le fait de « contribuer au développement du pays ». Or s’insurge t-il, même s’il s’agit de l’intérêt général, celui qui oblige ses concitoyens à céder presque gratuitement leur unique bien ne donne pas lui même l’exemple. « Lui n’a pas encore cédé ses biens personnels pour le développement du pays. Au contraire, il achète encore le domaine de l’Etat. Ça me dépasse, franchement. » a fait savoir, le secrétaire exécutif national des FCBE.
Je veux bien qu'on construise des routes, c'est une bonne chose ...Mais ce n'est pas un seul individu qui va donner son bien pour l'intérêt général. Il y a même ce que l'on appelle la faculté contributive qui veut que celui qui a le plus de moyens contribue le plus dans le trésor public. Donnant l »exemple sur le régime précédent, Valentin Djènontin affirme qu’en leur temps, quand ils ont décidé de construire la route Godomey – Bohicon, il ont procédé au dédommagement. « Nous avons payé des milliards aux propriétaires » précise t-il. Pour lui, ce qui est entrain d’être fait aujourd’hui sera difficile à gérer demain. « Je vais vous dire une chose; les casses qui sont entrain d’être faites aujourd’hui, nous allons le gérer pendant 50 ans après ce régime. », a-t-il martelé.
« Tel que nous allons sur le marché pour faire des emprunts obligataires, on risque même de faire des prêts pour rembourser des prêts », car, rétorque t-il, les emprunts obligataires sont des dettes de courte durée et si tous ceux qui ont été cassés de Hêvié à Calavi en passant par Glo Djigbé traduisaient l’Etat devant la justice, « l’Etat va payer ça cher. Donc on va donner l’impression d’avoir travaillé pour le pays alors qu’on est entrain de créer des problèmes énormes à la génération future ». « Je ne sais pas par quel moyen l’Etat peut s’en sortir » s’interroge t-il. Selon lui, on est entrain de laisser d’énormes dettes et de sérieux contentieux pour ceux qui vont hériter la gestion du pays. « Il y a une nuit qui est entrain de tomber sur le Bénin; il y a un drame qui se joue » conclut – il.