Suite à une rencontre avec le ministre des Enseignements maternel et primaire (Memp), l’intersyndicale de la maternelle et du primaire (Imp) a suspendu sa motion de grève hier, lundi 19 mars 2018. Les secrétaires généraux de l’intersyndicale jugent appréciable, le niveau de satisfaction des revendications des enseignants en grève depuis le 23 janvier 2018. Mais c’est un désaveu cinglant qui leur a été opposé par les enseignants. En effet, selon les membres de la délégation du Front des enseignants des trois ordres de l’éducation ayant participé à la rencontre, il en ressort que la question des statuts particuliers des enseignants dépasse le cadre de Memp, puisque cette revendication fait l’objet de négociation avec les centrales syndicales qui en ont fait une préoccupation majeure. Par ailleurs, la rétrocession des défalcations reste une question préjudicielle, préalable à toute sortie de crise. Ainsi, les revendications des enseignants ne sont donc plus une affaire à traiter avec le Memp. Le front dénonce par conséquent, la levée de la motion de grève par l’Imp. Selon les responsables du Front, les Secrétaires généraux de l’intersyndicale seraient des généraux sans troupe et leur décision ne saurait émousser les ardeurs des enseignants à poursuivre le mouvement : « l’Imp n’a pas une base dans le rang des enseignants et d’ailleurs, les enseignants n’ont jamais observé sa motion de grève, mais plutôt celle du Front et des centrales syndicales », ont-ils déclaré.
« La levée de la motion est un non-événement pour les enseignants, c’est comme de l’eau versée sur le dos du canard. Le chien aboie, la caravane passe », renchériront-ils. Ils invitent les enseignants à poursuivre inlassablement le mouvement jusqu’à la satisfaction totale des revendications. Le Syndicat national pour la promotion intégrale de la profession enseignante (Synpipe/Bénin), désavoue pour sa part la lavée unilatérale de la motion de grève dont il est signataire, par l’intersyndicale, sans aucune consultation, ni avec le Synpipe/Bénin, ni avec les militants à la base. Le Synpipe/Bénin appelle les militants à la poursuite de la grève avec les motions du Front et des confédérations. A Porto-Novo, c’est une opération ‘’10 000 enseignants dans les rues’’ qui est décrétée pour ce jour, en réponse à la décision de l’Imp.
Thomas AZANMASSO