L’Intersyndicale de la maternelle et du primaire (Imp) suspend sa motion de grève déclenchée depuis le 23 janvier dernier pour compter de ce lundi 19 mars. Elle demande aux enseignants, notamment aux éducateurs, éducatrices, instituteurs et institutrices du sous-secteur de l’enseignement maternel et primaire de reprendre les cours dès ce mardi 20 mars à partir de 8 heures.
La motion de suspension de la grève a été prise ce lundi par la conférence des soixante-dix secrétaires généraux des syndicats membres de l’Intersyndicale et signée des porte-paroles du secrétariat exécutif national. La décision fait suite à une longue réunion tenue hier par l’Intersyndicale avec le ministre des Enseignements maternel et primaire (Memp), Salimane Karimou.
Selon la motion de suspension de grève, l’Imp dit avoir pris une telle décision en toute responsabilité par souci de couper court à « la souffrance des élèves, des parents d’élèves, des enseignants et de la nation tout entière face au spectre d’une année blanche aux effets dévastateurs ». L’Intersyndicale prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale de revenir à la charge en cas de non-respect des engagements pris par le ministre des Enseignements maternel et primaire. En effet, la motion de suspension de la grève précise que le ministre Salimane Karimou se serait engagé à négocier la rétrocession de la défalcation du salaire du mois de février 2018 et le paiement intégral des salaires pour les mois à suivre.
Par rapport à ses autres revendications, l’Intersyndicale propose, pour sa part, que la disponibilité financière du gouvernement soit répartie sur les arrêtés portant indemnités de craie, d’habillement et d’équipement et qu’ils soient mensualisés. Elle souhaite que se tienne au plus tard la fin de ce mois, le séminaire gouvernemental prévu pour statuer sur l’achèvement des reversements et que les enseignants concernés entrent en possession de leurs contrats. Aussi, l’Imp propose-t-elle à son ministre de tutelle, que le salaire du mois de mars soit intégralement libéré et à bonne date, la commission de relecture du décret 2015-373 du 24 juin 2015 portant régime juridique d’emploi des agents contractuels de l’Etat installée le 16 mars 2018 dépose au plus vite son rapport afin de permettre aux enseignants concernés de passer les différents examens et concours professionnels et la signature enfin du décret instituant la coordination entre la Cnss et le Fnrb après le résultat des travaux issus du comité mis en place le 2 mars dernier. La motion de suspension renseigne que l’Intersyndicale martèle au ministre Salimane Karimou que le réaménagement du calendrier scolaire sera conditionné au respect de l’engagement pris pour la rétrocession des fonds défalqués sur le salaire du mois de février pour fait de grève. L’Imp invite enfin les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales à poursuivre les négociations dans le cadre approprié avec le gouvernement.
Une marche de désaveu annoncée ce jour à Porto-Novo
Aux dernières nouvelles, on apprend que certains enseignants de la maternelle et du primaire ne seraient pas d’accord avec cette décision de suspension de la motion de grève. Ils menacent de descendre dans la rue ce mardi 20 mars pour marcher de la Bibliothèque nationale à Ouando pour échouer à la préfecture de Porto-Novo afin de désavouer leurs responsables syndicaux signataires de la motion de suspension.
Maxime Agossou-Vè, porte-parole de l’Imp, joint par téléphone dans la soirée d’hier dit être conscient de cette situation. Selon lui, l’expérience a montré qu’il y a souvent quelques flottements dans la reprise des cours dès les premiers jours de suspension. Mais d’ici la semaine prochaine tout rentrera dans l’ordre avec la tournée de sensibilisation des militants à la base prévue par le bureau syndical, espère-t-il.
Pour sa part, le Bureau exécutif national du Syndicat national pour la promotion intégrale de la profession enseignante, membre de l’Imp, décide de la poursuite de la grève. Ils l’ont fait savoir à travers un communiqué publiée dans la soirée de ce lundi 19 mars.
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau