« Théophania », la maison africaine de la paix vient d’ouvrir officiellement ses portes aux acteurs religieux et culturels de divers horizons pour la promotion de la paix à travers un dialogue sincère et fécond. L’inauguration du joyau a drainé un parterre de personnalités dans la matinée de ce lundi 19 mars 2018 à Adjati dans la commune d’Adjarra.
Une kyrielle de personnalités, représentants des corps diplomatiques, autorités politiques et religieuses, acteurs sociaux épris de paix et de justice, dont la Présidente de la Haute Cour de justice, l’honorable Valentin Djènontin, le Médiateur de la république du Bénin, le directeur régional du Bureau Afrique de l’Ouest de l’OIF, Eric Adja, le maire Michel Honga et les élus locaux et communaux d’Adjarra. A la tribune officielle, le Président du CPPS, le Professeur Albert Tévoédjrè et son épouse étaient entourés du coordonnateur du Projet, du Nonce apostolique et des représentants des autres confessions religieuses et chefferies traditionnelles. La maison africaine de la paix est le prolongement du projet « La paix par un autre chemin » qui émane de l’Initiative africaine d’éducation à la paix et au développement par le dialogue inter-religieux et interculturel. Une initiative du Centre panafricain de Prospective sociale (CPPS-Institut Albert Tévoédjrè) lancée depuis Mai 2015. Construit sur un domaine de plus de 2000m2 avec le soutien financier du Gouvernement béninois et de la coopération japonaise, Théophania se veut un point de rencontre autour d’un dialogue franc, sincère et fécond entre dignitaires et adeptes des religions endogènes, musulmans, catholiques, chrétiens célestes, protestants méthodistes chérubins et séraphins, Eckankar et autres. Mieux, une maison pour promouvoir la paix durable. Et c’est à juste titre que les représentants de ces différentes confessions religieuses se sont succédé au pupitre pour magnifier l’idée. Ils ont appelé de tous leurs vœux à une cohabitation interreligieuse pacifique en vue de la promotion de la paix. L’évêque de Porto-Novo, Monseigneur Aristide GONZALLO a rappelé que Théophania qui signifie la Manifestation de Dieu a pour vocation d’exhorter les hommes à chercher la paix en discutant avec les semblables. Pour le représentant de la communauté musulmane, c’est un centre où les uns et les autres pourront se ressourcer spirituellement selon leurs obédiences religieuses et qui répond de ce fait, au principe de la laïcité du Bénin.
Tour à tour, la représentante d’une ONG spirituelle mondiale pour la paix et le Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, ont adressé des messages en guise d’exhortation aux humains à pouvoir laisser l’orgueil de côté et écouter Dieu et leurs semblables pour que règne la paix dans le monde. Même exhortation du côté des délégations étrangères dont celle du Tchad envoyée par le Président Idriss Deby, celle du Nigéria envoyée par l’ancien Président Obasanjo et le chef suprême des musulmans du Nigeria et celle du Burkina-Faso conduite par un ministre du gouvernement. Le Tchad qui a connu la guerre pendant 30 ans, a prouvé la justesse de cette initiative portée par le couple Albert et Théophane Tévoèdjrè (Frère Melchior et Sœur Théophane) pour la paix dans le monde entier. Face aux universitaires, l’envoyé du Nigéria a également invité toute la communauté à pérenniser l’initiative afin que cessent les guerres tribales et autres querelles qui freinent les élans de développement en Afrique et dans le monde. A son tour, Eric Adja, représentant la secrétaire générale de l’Oif, Mme Michelle JEAN, a salué l’originalité et la pertinence du projet avant de féliciter le frère Melchior pour sa vision à travers ce projet traduisant l’expression spirituelle multiple à objectif unique qu’est la paix.
« Théphania » et « 19 mars » assez évocateurs pour Frère Melchior
« Théophania » signifiant, pour l’église catholique, la manifestation de la joie de Dieu est plus évocatrice pour le président du CPPS. Le Professeur émérite Albert Tévoèdjrè, Frère Melchior a, dans son intervention, précisé que ce nom a été donné à la maison africaine de la paix pour magnifier la bonté divine à travers l’érection du joyau. Il s’est réjoui particulièrement du niveau d’avancement des travaux, ce lundi 19 mars où la communauté catholique célèbre la fête de saint Joseph, le prénom de son géniteur. Lui qui investit chaque jour ses ressources dans la construction des différents ouvrages composant la maison. Il reste convaincu que tous les ouvrages seront achevés. Car, se rassure-t-il, la providence divine veille méthodiquement sur « Théophania » où peuvent vivre et agir ensemble au nom de la paix, des chrétiens de tous bords, des musulmans, des adeptes des religions endogènes et des acteurs d’autres obédiences confessionnelles. Toutefois, il sollicite l’appui des personnes généreuses, des institutions publiques comme privées et autres organismes internationaux afin d’atteindre l’objectif fixé. Pour Frère Melchior, Dieu a pris le Bénin pour servir de modèle de paix dans le monde. Il entend donc exporter du Bénin vers les autres pays de l’Afrique et du monde, la paix tout comme le Coton, à travers « Théophania ». Notons que la cérémonie a été agrémentée par les chorales des différentes congrégations religieuses et celles des cultes endogènes qui ont à travers divers chants et danses, véhiculé des messages de promotion de la paix.
Les caractéristiques du joyau
Une grande salle de conférence, des salles de réunions, une bibliothèque, une mosquée, un temple de prière pour les religions endogènes et un autre pour les confessions religieuses, des bureaux administratifs avec les commodités d’usage, un bâtiment R+1 appelé temple de l’Esprit et des chambres pour les invités, une bonne fontaine, une Stature de Notre Dame de tous les peuples. C’est tout un ensemble d’ouvrages qui se dresse majestueusement en plein cœur de la commune d Adjarra. L’autre manche du projet, dira le coordonnateur, est la construction d’une école confessionnelle de Takon avec le soutien de la coopération suisse et qui vise à inculquer directement les principes religieux aux enfants et dont les portes seront ouvertes dès la prochaine rentrée scolaire. Il a ensuite souligné que le dialogue interconfessionnel sincère et fécond entre tous les religieux, chefs traditionnels qui s’annonce à travers l’élan spontané de solidarité de toutes les religions, triomphera sans coup férir, de ce chantier et l’impact de Théophania déjà perceptible, donnera la preuve que le visionnaire Albert Tévoèdjrè avait raison.
ILS ONT DIT
Eric Adja, Directeur régional du Bureau Afrique de l’Ouest de l’OIF (BRAO-OIF), représentant la secrétaire générale de l’OIF :
« C’est une initiative portée à l’échelle des 84 pays membres de la Francophonie »
« Je suis venu au nom de Mme Michelle JEAN, témoigner que le projet africain « La paix par un autre chemin » de l’Initiative africaine d’éducation à la paix et au développement par le dialogue inter-religieux et interculturel, n’est plus une initiative portée uniquement par une seule personne, ni par une équipe, ni par un pays comme le Bénin. Mais c’est une initiative portée à l’échelle des 84 pays membres de la Francophonie. C’est ce que je suis venu témoigner ici aujourd’hui. C’est dire donc que sommes venus assister non pas au lancement d’une construction mais d’une initiative qui est appelée à s’étendre au monde entier. C’est pourquoi je voudrais Professeur vous dire merci pour l’exemple et le message que vous laissez à la génération actuelle. Ce que je remarque aujourd’hui, c’est que parmi les nombreux titres que vous portez dont le plus célèbre est professeur, Ministre, Ministre d’Etat, Directeur adjoint de BIT, le titre dont vous voulez qu’on se souvienne de vous pour l’éternité, est celui de « Frère Melchior » parce que vous êtes avant tout, un frère parmi nous. C’est l’une des plus grandes leçons que vous nous donnez. Une leçon de fraternité, une leçon de fraternité. Vous souhaitez que l’on retienne de vous l’homme qui cherche à être un fidèle du Christ, un témoin du Christ. C’est ce que vous et notre maman Théophania voulez nous laisser comme message, d’agir en tant que témoin de la foi que nous avons reçue. Et le dernier message, s’adresse à la jeunesse ici présente. Le bâtiment qui est derrière nous, est un bâtiment qui mérite d’être continué et achevé. Je crois que c’est le message profond que Frère Melchior nous laisse. Il se passe aujourd’hui, une transmission, un passage de témoin. C’est le défi qu’il veut nous lancer. Aurons-nous l’audace de le continuer et de l’achever ? C’est cette question qui est posée à chacun de nous individuellement et collectivement. A chacun de nous d’y répondre aussi individuellement et collectivement. Je vous remercie. »
Germin DJIMIDO
