e Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou, Gilbert Togbonon, brandit le glaive de la poursuite. Le représentant du Ministère public rappelle aux présumés auteurs et complices des supposés actes de crime rituel, les dispositions légales qui les répriment. Il a saisi cette occasion pour mettre en garde les diffuseurs de fausses informations sur les réseaux sociaux. Ces derniers rappelle-t-il, encourent un an d’emprisonnement et cinq millions d’amende. Lire la déclaration du Procureur.
Déclaration à la presse
Depuis un certain temps, des images macabres circulent au quotidien sur les réseaux sociaux et font état de crimes rituels, de sacrifices humains au profit d’un fétiche.
Les téléphones portables et ordinateurs sont désormais envahis d’images d’enfants enlevés puis sauvagement mutilés, d’hommes et femmes morts dans des conditions effroyables et d’éléments audio réalisés par des personnes faisant l’apologie des sacrifices humaines ainsi que des crimes rituels.
Face à cette situation, le Parquet près le Tribunal de première instance de première classe de Cotonou tient à rappeler deux choses :
-Primo : les atteintes à la vie humaine et plus spécifiquement les homicides font partie des infractions les plus durement punies dans notre législation. Les auteurs et les complices de ces infractions encourent les mêmes peines de prison à vie en application des articles 295 et suivants du Code pénal en vigueur en République du Bénin. Est qualifié de complice, toute personne qui par aide, assistance, moyens fournis ou instructions données facilite la commission d’une infraction.
En conséquence, le Parquet poursuivra avec la même fermeté aussi bien les praticiens qui initient des jeunes avides d’argent à ces types de rites que les adeptes de ces cultes.
-Secundo : les réseaux sociaux ne sont pas un espace de non droit. Le Parquet rappelle à toutes fins utiles que, la divulgation sans précaution d’images macabres souvent à destination d’un public jeune constitue une infraction à la loi pénale. La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faites de mauvaise foi, elle aura troublé l’ordre publique, ou aura été susceptible de la troubler ou aura incité à la haine entre citoyens est puni de peine d’emprisonnement et d’amende aux termes des articles 266 à 306 de la loi n°2015-07 du 20 mars 2015 portant Code de l’information et de la communication en République du Bénin. Il en est de même de la diffusion de toute information susceptible de porter atteinte à l’honneur ou à la considération d’un particulier qui est punie d’une année d’emprisonnement et ou d’une amende de 5 millions de FCfa.
C’est dire qu’en attendant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le numérique, le Bénin dispose de l’arsenal législatif suffisant pour instruire et réprimer toutes divulgations de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux et partout ailleurs.
Il existe aujourd’hui des moyens pour retrouver les auteurs des messages postés sur les réseaux sociaux. La poursuite sera dirigée non seulement contre ces auteurs, mais aussi contre toutes personnes relayant les fausses informations.
Le Parquet de Cotonou en appelle au calme et à la sérénité des populations de Cotonou et les rassure quant à sa détermination à lutter contre toute atteinte à la vie et à réprimer avec la dernière rigueur tout crime rituel.
Le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de première classe de Cotonou a d’ores et déjà instruit ses services compétents aux fins de prévenir de tels crimes et d’appréhender leurs auteurs.
Le Procureur de la République
Gilbert Ulrich Togbonon