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Suspension et poursuite déguisée de la grève: L’attente dans l’angoisse
Publié le vendredi 23 mars 2018  |  Le Matinal
Rentrée
© Autre presse par DR
Rentrée scolaire 2017-2018 : Des classes toujours sans enseignants




Alors que Fabrice Houssounou, porte-parole de l’Intersyndicale de la maternelle et du primaire (Imp) et les siens ont dit stop à la grève le lundi 19 mars 2018, force est de constater que les écoles de bases sont désertes. La lueur d’espoir pour la reprise des classes semble laisser place à l’angoisse qui gagne progressivement les esprits.

On pensait conjuguer au passé cette histoire de grève surtout après la sortie médiatique de l’Intersyndicale de la maternelle et du primaire (Imp), lundi 19 mars 2018. Erreur ! Les enseignants peinent à retrouver le chemin des classes. Que faire pour arrêter l’hémorragie? Malgré la diplomatie du gouvernement pour le dégel de la situation, élèves et enseignants sont absents dans les écoles. C’est le constat fait dans quelques établissements de la capitale. Dans d’autres, on note la présence de quelques membres de l’administration. Ailleurs, c’est un silence plat. Les écoles sont hermétiquement fermées. Bientôt deux mois que cette situation a commencé. Personne n’ose dire où ça nous conduit.

Selon un adage : « lorsqu’on ne sait pas où on va, on sait au moins d’où l’on vient ». Le mieux est que les enseignants reprennent le chemin des classes pour assurer la formation des enfants à qui ils passeront la main demain. Voici l’appel lancé par une enseignante rencontrée dans une école à Dangbo qui a requis l’anonymat : « Je suis dans une classe sans écoliers, à cause des mouvements de grève. On ne comprend plus rien.Je profite de cette grève pour remplir quelques formalités.Il y a les cahiers non corrigés, les cahiers non couverts. Après la levée de la motion de l’Imp, moi-même je ne comprends plus rien.Le gouvernement tire, les enseignants aussi tirent.Personne ne veut rien lâcher. On dit souvent que deux patrons ne restent pas dans la même pirogue. Sans la reprise des classes, on ne sait pas si les examens auront lieu.





Or, ces examens sont déjà programmés. Le lundi dernier, j’ai voulu évaluer les enfants, mais c’était difficile pour moi : j’ai crié, j’ai parlé jusqu’à me fatiguer. Les enfants, tels qu’ils sont restés à la maison, pendant des semaines, ont eu du dégoût pour l’école. En venant ce matin, j’ai dit à un écolier qui est chez moi de venir pour qu’on aille à l’école, mais il m’a répondu : « non, il n’y a pas école ». Donc, si la motion est levée et que le gouvernement accepte ce que les enseignants ont dit, il faudrait que les enseignants prennent le départ de l’école pour aller travailler avec les enfants ».

Wadjoud Alokpo & Mechac Lovi (Stag Br Ouémé-Plateau)
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