Plus rien ne devrait empêcher la reprise des cours dans les universités publiques du Bénin. Presque tous les points de la plate-forme revendicative de l’Intersyndicale ont été satisfaits exceptés ceux qui impliquent l’application de la nouvelle loi portant Statut général des agents de la fonction publique. C’est ce qui ressort de la séance d’information initiée hier jeudi 21 mars 2018 par les recteurs des universités nationales du Bénin, les membres de l’Intersyndicale et le Ministère de l’enseignement supérieur.
Une séance d’échanges sur demande des recteurs pour connaître les efforts du gouvernement dans la satisfaction des revendications de l’Intersyndicale. La démarche fait suite aux échanges qu’ils ont eus mercredi dernier avec les responsables de l’Intersyndicale. Du tableau présenté par le Directeur de cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, il ressort que 15 points figurent sur la plate-forme revendicative. Le premier concerne le recrutement d’enseignants. Au total, le gouvernement a décidé de recruter 200 assistants. L’appel à candidatures est prévu pour être lancé ce vendredi au plus tard. Pour ce qui est de l’incidence financière que cela engendrera, le Ministère des finances a suggéré que 100 enseignants prennent service cette année. La deuxième moitié en janvier 2019 au plus tard. La deuxième revendication des universitaires a rapport aux indices de traitements des agents de l’Etat. La demande a été transmise au ministère des finances, mais il n’y a rien à espérer sur ce point. La réponse de ce ministère a été claire.
On ne saurait accorder une deuxième fois ces avantages. Des explications fournies par Bienvenu Koudjo, il en ressort que c’était parce qu’on avait en 2010, revalorisé le salaire des enseignants du supérieur que les autres corporations s’étaient soulevées et ont réclamé le même traitement. Ce qui avait été fait avec la décision de la Cour constitutionnelle qui demandait à l’époque, de l’étendre à tous les corps. Il serait donc impossible que l’on accorde une deuxième fois le 1.25 aux enseignants du supérieur. « Et si les enseignants insistaient, les 3% accordés aux professeurs titulaires, 2,8 % aux maitres de conférences, 2,5 % aux enseignants assistants et corps autonomes des professeurs, 2% aux enseignants du corps autonome des professeurs assistants et 1,5 % aux assistants seront tout simplement annulés pour revenir à l’ancien Statut », a conclu le Directeur de cabinet du ministère de l’enseignement supérieur.
Des revendications relatives auStatut général des agents de l’Etat
Plusieurs autres points de la plate-forme de l’intersyndicale incluent l’application de cette nouvelle loi. En l’occurrence la revendication sur la signature du décret modifiant celui du 4 avril 2016 portant bénéfice de la promotion professionnelle des enseignants. A ce sujet, le ministère de l’enseignement supérieur avait promis de faire une relance du dossier auprès du Ministère de la fonction publique. Par une note, le ministère dirigé par Adidjatou Mathys a signifié à l’enseignement supérieur qu’un tel décret ne saurait aller en Conseil des ministres s’il ne passait d’abord par la commission paritaire de la fonction publique. Une commission qui ne s’est pas encore réunie jusqu’à ce jour, a laissé entendre Bienvenu Koudjo. « Aux dernières nouvelles, elle ne saurait se réunir puisque tous les changements sur les Statuts particuliers sont suspendus en raison du vote de la nouvelle loi sur les statuts des agents de la fonction publique »,a-t-il précisé.
Ce sont uniquement les conclusions des travaux des commissions de prises de décret d’application qui pourront régler cette situation. Une commission représentée à la réunion d’hier par le professeur Léon Bio Bigou qui a rassuré que les travaux sont toujours en cours. Ainsi donc, toutes les autres revendications impliquant l’application de la nouvelle loi sur le Statut général des agents de l’Etat devront attendre les conclusions des travaux de la commission. En dehors de ces points, tous les autres ont été satisfaits, a martelé le ministère de l’Enseignement supérieur. Le point sera fait ce vendredi 23 mars à la base lors de l’Assemblée générale de l’Intersyndicale, a confié le Secrétaire général du Synares. Le professeur Jean Houndagba qui s’est abstenu d’apprécier les avancées notées dans la satisfaction de leurs revendications. En attendant les décisions de l’Ag de ce vendredi, la grève se poursuit a lâché ce porte-parole de l’Intersyndicale.
Angèle Toboula