Casimir Sossou est suspendu, pour une durée de deux mois, de ses fonctions de maire ou du président du conseil communal d’Aplahoué, chef-lieu du département du Couffo. C’est par un arrêté signé, ce jeudi 22 mars 2018, par le ministre en charge de la Décentralisation, Barnabé Dassigli, que cette mesure de suspension a été prise. Par ce même acte, le ministre a précisé que l’intérim du maire sera assumé par son premier adjoint.
« Il est reproché à l’intéressé des faits graves », stipule l’article 2 dudit arrêté qui précise que ceux-ci « sont constitutifs de fautes lourdes au regard des dispositions de l’article 55 de la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin ».
Quelques onze chefs d’accusation sont portés à l’encontre du maire. Outre des manquements par rapport au fonctionnement correct du conseil communal et au choix de partenaire pour la gestion de la gare routière d’Azovè, l’arrêté de suspension fait cas « du non reversement des recettes issues de la vente des tickets de droit de stationnement au titre de l’année 2016. Lesdits tickets émis et poinçonnés ont été vendus pour le compte de la commune au titre de l’année 2016. Mais aucune des recettes qui en sont issues ne se retrouve ni dans le compte administratif, ni dans le compte de gestion du receveur-percepteur ». Il y est également mentionné «le non-respect des procédures requises ou de bonnes pratiques à l’occasion du recrutement et de la nomination à des postes de responsabilités de divers agents ». Ce grief porte sur cinq agents dont les arrêtés de nomination n’ont pas été transmis à l’autorité de tutelle des communes du Couffo. Le maire se serait aussi rendu coupable de poursuivre « le paiement des indemnités » à un ancien conseiller, malgré l’invalidation de l’élection de celui-ci par un arrêt de la Cour suprême rendu en septembre 2016. La délivrance d’un faux certificat de travail en qualité de conseiller juridique à un intéressé, qui n’aurait jamais servi à la mairie d’Aplahoué, relève aussi des faits reprochés à Casimir Sossou, élu sur la liste de l’alliance politique, l’Union fait la nation (Un).
A rappeler que le maire avait été auditionné, au sujet des chefs d’accusation, au cours d’une session extraordinaire du Conseil départemental de concertation et de coordination (Cdcc) tenue à huis clos, le vendredi 2 mars dernier à la préfecture d’Aplahoué. Aux dire du préfet du Couffo, Christophe Mègbédji, le maire avait reconnu presque tous les faits qui lui sont reprochés et a demandé la clémence du Cdcc, du gouvernement et du chef de l’Etat. Le Cdcc est une instance constituée des maires et présidée par le préfet.
Désiré C. VIGAN A/R Mono-Couffo