L’Union Sociale Libérale (USL), la formation politique de l’homme d’affaires béninois, Sébastien Ajavon, a été lancée samedi 24 mars à Djeffa, près de Cotonou.
L’homme d’affaires, arrivé 3e à la présidentielle de 2016, est officiellement devenu chef de parti et se positionne désormais comme un challenger face à la mouvance présidentielle lors des prochaines législatives prévues pour 2019.
« Notre pays va mal et nous ne pouvons pas croiser les bras… », a lancé, ce samedi, Sébastien Ajavon devant un parterre de militants massés sur le stade de l’école de football qu’il a créée à Djeffa, à l’est de Cotonou.
L’événement d’abord annoncé au stade de l’Amitié de Cotonou n’aurait pas reçu l’autorisation de l’autorité préfectorale et du ministère des Sports, qui assurent qu’il est en rénovation.
La veille, le vendredi 23 mars, plus de 200 délégués, selon les organisateurs, avaient validé les textes fondamentaux du parti. L’Union Sociale Libérale repose idéologiquement sur le social libéralisme soutenu par trois piliers : « garantir les libertés, consolider le rôle de l’État et assurer le soutien aux plus défavorisés ».
Pour Véran Ahouantchémé, président du comité d’organisation du congrès constitutif, « la gouvernance voulue par l’USL est la recherche de la satisfaction individuelle de tous les Béninois à travers la production de la richesse ».
Sébastien Ajavon a été fait président d’honneur du parti. Le bureau politique est dirigé par Joël Ajavon, son frère et d’importantes personnalités politiques comme le député Léon Basile Ahossi (1er adjoint au délégué général) et l’ancien député André Dassoundo (chargé de la formation).
Tirs nourris contre la politique de Talon
La première sortie officielle de l’USL a eu le soutien de plusieurs partis et personnalités politiques du pays et servi de tribune à un réquisitoire sévère contre le gouvernement de Patrice Talon. L’ancien président de la République, Nicéphore Soglo, présent à la cérémonie, a dénoncé la gestion actuelle du pays en déclarant, entre autres, que « la famine est de nos jours la compagne de trop ».
Valentin Djènontin, secrétaire national des FCBE et porte-parole de Yayi Boni lors du meeting s’en est vertement pris au « visage inhumain et primitif de la politique antisociale du président Talon ». Même tonalité acerbe chez le député Basile Ahossi qui fustige la vassalisation du parlement et des médias.
« La destruction de notre économie par la traque des opérateurs économiques, les lois liberticides, les arrêtés préfectoraux liberticides sont autant de choses à combattre », a-t-il assuré. « L’heure est grave, les Béninois souffrent, nos libertés sont menacées… Notre pays mérite mieux (…) », a déclaré de son côté Sébastien Ajavon qui promet de « créer une alternative de progrès démocratique, en faveur de la liberté et du développement ». Une sortie par laquelle le roi de la volaille affiche clairement ses ambitions pour les prochaines joutes électorales : les législatives de 2019 et la présidentielle de 2021.
Arrivé troisième à la dernière présidentielles avec 23% des suffrages exprimés au premier tour de scrutin, Sébastien Ajavon avait préféré au second tour Patrice Talon à Lionel Zinsou. Mais les relations entre lui et le nouveau président se sont très vite dégradées, une affaire de cocaïne retrouvée dans un des conteneurs du premier provoquant la rupture. La justice a finalement blanchi Sébastien Ajavon au bénéfice du doute. Depuis, ce dernier doit faire face à des ennuis avec l’administration fiscale qui lui réclame 163 milliards de francs CFA.