Les 27 et 28 mars, se tient à Cotonou l’atelier de lancement du projet des technologies de transformation de l’agriculture en Afrique, (Taat en anglais), avec l’appui du groupe de la Banque africaine de développement et de ses partenaires. Ledit atelier a été lancé par le ministre en charge de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, en présence d’experts venus d’Afrique.
« Nous attendons que les synergies soient mises en œuvre pour le développement, afin que la transformation de l’agriculture béninoise et africaine soit une réalité ». Tel est l’ardent vœu formulé par Gaston Cossi Dossouhoui, ministre en charge de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche dans le cadre du lancement de l’atelier Taat.
Pour lui, la révolution verte doit être inclusive et fondée sur la transformation agricole. L’Afrique est la région du monde où l’insécurité alimentaire est la plus forte, poursuit le ministre. « Plus de 32 millions d’enfants africains âgés de 5 ans souffrent d’insuffisance pondérale. Parmi eux, 10 millions souffrent d’insuffisance pondérale sévère », déplore le ministre.
La problématique de l’éradication de la faim et de la malnutrition et l’amélioration du bien-être des populations, admet Gaston Cossi Dossouhoui, sont bien inscrites dans les programmes d’action de gouvernement.
L’Afrique, fait remarquer le ministre, à travers ses centres de recherche agricole dispose aujourd’hui de plus de technologies de production alimentaire que n’en avait l’Asie à l’époque de sa révolution verte et ce, dans la variété des cultures et des races d’animaux d’élevage à haut rendement. Il en déduit que le problème réside dans l’absence d’un transfert massif de technologies vers les agriculteurs. A ce problème, s’ajoute, selon lui, le manque de plateau de diffusion bien coordonné de technologies de production alimentaire pour aborder tous les problèmes connexes de formation, vulgarisation et de politiques de marchés, des problèmes institutionnels, de recherche et développement, ainsi que les problèmes de réglementation qui entravent l’utilisation généralisée desdites technologies. « C’est donc pour pallier cette situation que la Bad a initié avec ses partenaires le programme technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique dont l’objectif est d’améliorer radicalement l’agriculture en tant qu’activité économique en Afrique en déployant des technologies permettant d’augmenter la productivité de l’agriculture et de l’élevage. », justifie le ministre.
Eliminer la faim et la malnutrition
Le programme Taat fait partie, relève-t-il, de la nouvelle stratégie à la Bad pour la transformation de l’agriculture en Afrique, pour qu’elle contribue mieux à l’élimination de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition et notamment à l’arrêt des importations des produits qui peuvent être produits en Afrique.
Pour le ministre Gaston Cossi Dossouhoui, les travaux conduits par le système national de recherche agricole ont permis de générer des technologies prometteuses de production, de transformation et de conservation des produits végétaux, animaux et halieutiques. Mais les pertes post-récoltes et la productivité agricole, indique-t-il, sont encore dominantes pour les raisons sus-évoquées. « Nous devons alors consacrer plus de ressources aux questions de sécurité alimentaire et de malnutrition dans un contexte marqué par la résurgence des crises alimentaires, sécuritaires et migratoires », recommande le ministre.
Il s’agira d’insuffler une nouvelle dynamique pour favoriser l’utilisation et l’adoption de nouvelles technologies prometteuses pour la transformation effective de l’agriculture en Afrique.
Selon Patrick Chukuka Agboma, chef division Recherche, production agricole et durabilité à la Bad, la population continue de s’accroître tandis que la production agricole évolue en sens inverse en Afrique. Dans ces conditions, la Banque africaine de développement s’est engagée avec d’autres partenaires à financer le projet des technologies de transformation de l’agriculture en Afrique (Taat), car il urgeait de mettre fin à la malnutrition, la faim et la pauvreté à l’horizon 2025. « Nous serons jugés dans 10 ans ; nous serons jugés sur notre engagement pour l’atteinte des résultats, à faire en sorte de doter les petits exploitants en système de vulgarisation pour développer leurs activités », pense Patrick Chukuka Agboma.
Pour Iava Wright, le chargé de partenariat à l’Institut international d’agriculture tropicale, la rencontre de Cotonou réunit des partenaires dans le cadre du programme lié aux chaînes de valeur tropicale. Ce qui requiert une contribution des systèmes nationaux de recherche agricole pour impacter des millions de paysans.
C’est l’Institut international d’agriculture tropicale antenne du Bénin qui abrite le projet Taat.