Plusieurs établissements scolaires aussi bien du primaire que du secondaire sont restés fermés dans le Borgou et l’Alibori, en dépit de la suspension de la motion de la grève annoncée en fin de semaine dernière par plusieurs syndicats, dont celui des enseignants vacataires.
Le mot d’ordre relatif à la levée de la motion de grève décidé par un certain nombre de syndicats du secteur de l’éducation, n’a pas eu un écho favorable dans des établissements scolaires publics du Borgou et de l’Alibori. Il n’est pas suivi.
Du Ceg Hubert Maga au Ceg Titirou, en passant par ceux de Zongo, d’Albarika et le lycée Mathieu Bouké, certaines salles de classe étaient ouvertes, d’autres fermées. Les enseignants se faisant désirer, les rares apprenants qui ont effectué le déplacement étaient livrés à eux-mêmes et contraints de retourner chez eux.
Les enseignants honoraires du Borgou, à travers cette désaffection, n’entendent pas abdiquer. Selon eux, il n’y a eu aucune avancée significative au cours de la rencontre que leurs responsables ont eue, vendredi 23 mars dernier, avec le ministre en charge de l’Enseignement secondaire. Ils estiment que la base n’est pas prête pour retourner dans les salles de classe. « Nos représentants ont levé, mais nous ne sommes pas impliqués. Nous sommes allés en grève pour une cause, mais nous n’avons encore rien obtenu », a expliqué le représentant des enseignants honoraires du lycée Mathieu Bouké, Géofroi Gbaguidi.
Triste était également l’ambiance dans les écoles primaires publiques de Parakou. Le constat était le même à l’école primaire publique de Gando, dans la commune de Bembèrèkè.
Dans les Ceg de Komiguéa et de Boko, à N’Dali, seul le personnel administratif était présent. Les salles de classe attendaient désespérément les apprenants. Quant aux enseignants, ils ont brillé par leur absence. « Les élèves ont déjà pris goût du repos. En traversant le village, il y a quelques instants, j’ai constaté qu’ils étaient pour la plupart habillés en civil. Ils m’ont vu en train de me rendre dans l’établissement, mais ils ne sont pas venus », a déploré le directeur du Ceg Komiguéa, Abdou Ayouba. « Actuellement dans la cour, il n’y a que des moutons. S’agissant des apprenants et de leurs enseignants, je n’en ai pas vu un seul depuis 7 h », a indiqué son homologue du Ceg Boko, Moumouni Assouma. La situation était la même dans les écoles primaires publiques de la commune de N’Dali.
A Malanville, les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire ont, quant à eux, préféré organiser, lundi dernier, une marche qui a pris fin à la mairie. Ils ont, une nouvelle fois, dénoncé le mauvais traitement dont ils estiment être victimes depuis plusieurs années. Selon le porte-parole du collectif des syndicats de la maternelle, du primaire et du secondaire de la commune, Chabi Bachirou Doukia, l’enseignant béninois est placé au bas de l’échelle sociale avec un salaire de misère. Fustigeant une banalisation de leurs revendications, ils n’entendent pas démordre. Recevant leur motion, le maire Inoussa Dandakoé a promis de rendre compte à qui de droit?
Toujours pas d’audiences dans les tribunaux à Parakou
Le mot d’ordre de poursuite de la grève de cinq jours sur cinq lancé par l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) continue d’être suivi à Parakou. Tel est le constat effectué, lundi 26 mars dernier et ce mardi, à la Cour d’appel et au Tribunal de première instance et de première classe de la ville. Bien que présents à leurs postes, les magistrats réquisitionnés par le ministre en charge de la Justice ne tenaient pas les audiences, lesquelles n’auront également pas lieu toute cette semaine. Pendant ce temps, le personnel non magistrat vaque à ses occupations quotidiennes au profit des usagers.