La sentence est tombée. L’opération commando est lancée. Les faux féticheurs seront poursuivis et leurs fétiches buveurs de sang humain condamnés à être brûlés. Pour une prompte réaction contre la barbarie orchestrée et entretenue par des cybercriminels et autres avides de gain facile, les Béninois sont servis. Pour que la psychose générale de ces dernières semaines n’ait plus droit de cité, les ministres Sacca Lafia et Joseph Djogbénou ont promis de veiller au grain. Solution idoine : prévenir, agir et sévir.
Mais, à mission spéciale, des moyens conséquents. A ce qu’il paraît, la police républicaine, les préfets et la justice n’en manqueront pas. De plus, devant leurs responsabilités, le gouvernement a mis les têtes couronnées, les gardiens de la tradition et les parents. Tout un dispositif dissuasif pour prévenir la boulimie sanguine des criminels férus de la magie de transformer ‘‘un bois mort’’ en or.
Au pays du Vodoun, il paraît qu’avec un peu de sang humain sur le fétiche ‘‘Kinninsi’’, tout est possible. Et que pour changer, coûte que coûte, de condition de vie, il y a une jeunesse prête à tout. Malheureusement, à l’appât de faux prophètes, elle mord et pour un accomplissement personnel, elle sacrifie des vies humaines. Finalité de cette monstruosité : paraître. Ou encore, sans grands efforts, avoir abondamment la richesse matérielle. Pourtant, dans la Bible, il est dit que l’homme ne mangera qu’à la sueur de son front, et que son prochain, il ne tuera point.
D’ailleurs, quel bonheur recherche-t-on au prix du malheur des autres ? Vanité des vanités, tout est vanité. Et si, des mal-éduqués ne veulent pas le comprendre, que le feu de Sacca Lafia, avec la bénédiction de Joseph Djogbénou, s’abatte sur eux. Aussi longtemps qu’ils n’auront pas compris que seul le travail paie, que le glaive de la justice tranche, à jamais, leur répugnante envie de défier Dieu, l’Etat et la nature.
« Brûler les fétiches qui demandent du sang », c’est peut-être une boutade du ministre Lafia mais, à cette salubrité, tous les Béninois épris de paix et de justice doivent se joindre. Aujourd’hui, à cause de leur rituel satanique, c’est le fils du voisin qui a été sacrifié. Demain, c’est peut-être le vôtre et pourquoi pas vous-même. Alors, la lutte contre des matérialistes possédés est collective. Et, en principe, nul ne devrait être de trop.
Déjà, réjouissons-nous. Passé le temps des délires criminels, la réplique a été à la hauteur de l’affront aux pouvoirs publics et aux populations. Sinon, que restera-t-il d’un pays où l’homme serait devenu un loup pour l’homme ? Et, où l’argent est roi et la vertu, à la limite, un sale vice ?
Tu ne tueras point et, à la sueur de ton front, tu mangeras… Malheur à ceux qui ne l’ont pas compris. Certes, Dieu est miséricorde. Mais, il y a des péchés pour lesquels l’enfer est une garantie. Alors, feu de la géhenne et ténèbres sur les brouteurs sorciers. Paix aux âmes des victimes innocentes de la barbarie et surtout que leur sang versé au fétiche ‘‘Kinninsi’’ soit vengé !
Isac A. YAÏ