Un pas, et pas des moindres en vue du dégel de la fronde sociale qui secoue le pays depuis plus de deux mois vient d’être posé. Après l’intersyndicale des enseignements maternel et primaire, c’est le tour de l’intersyndicale des enseignants des Universités nationales du Bénin de déposer les armes de la grève. Au nom de l’intérêt général, le Snes, le Synhub, le Secup et le Synec/Una suspendent la grève à compter du 30 mars 2018 à 00 heure. « L’intersyndicale des enseignants des universités nationales du Bénin soucieuse, de l’avenir du pays face au spectre d’une année blanche aux effets dévastateurs à court, moyen et long terme, décide en toute responsabilité, dans l’intérêt supérieur de la nation et conformément aux décisions de l’Assemblée Générale du vendredi 23 mars 2018, d’une suspension de la motion de grève de l’intersyndicale du 15 mars 2018 pour compter de ce jour, jeudi 29 mars 2018 à 24 heures », note-t-on dans la déclaration rendue publique.
Concessions et sacrifices
Les enseignants du supérieur reprennent donc le chemin des amphithéâtres et des laboratoires, le temps que le Gouvernement ne satisfasse les revendications en attente au cours du moratoire de deux mois à lui accordé. C’est justement à cette humilité et à cet esprit de sacrifices au nom de l’intérêt général que les partenaires sociaux étaient appelés par les différents médiateurs pour une sortie de crise.
D’ailleurs, certains syndicats ont vite compris et ont suspendu leurs motions tout en espérant la poursuite des négociations. Pas plus tard que le mercredi dernier, la Cspib a décidé de suspendre son mot d’ordre de grève. Alors, il ne reste essentiellement que l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb), la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (Csa-Bénin), la confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin), la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) et la Centrale des syndicats unis du Bénin (Csub). Vivement que le dialogue se poursuive afin qu’on parvienne à une normalisation. Angoissés par le spectre d’une année blanche qui pointe à l’horizon, les élèves et leurs parents n’attendent pas meilleur cadeau de Pâques que la reprise des classes.
Fulbert ADJIMEHOSSOU