Le ministre chargé de la Décentralisation a suspendu le maire de la Commune d’Aplahoué Casimir Sossou. Il lui est reproché une mauvaise gestion des ressources de la Commune. A cause de ses intérêts personnels, il s’est livré à des violations répétées des règles de gestion de l’argent public.
Dans l’Arrêté qui le suspend, il est mentionné des faits que ses défenseurs feraient mieux d’expliquer plutôt que de vouloir couvrir des actes malhonnêtes et honteux du drap pudique de la politique. Celle-ci n’a rien à voir dans l’exposé des motifs. Il suffit de s’en tenir à quelques paragraphes de l’Arrêté. Le premier se rapporte à l’attribution d’un marché public. Étonnamment, le maire a choisi un entrepreneur pour réaliser des travaux et lui a passe commande avant même le vote du Budget de la Commune.Cela, avant l’ouverture des offres pour choisir l’entreprise gagnante.Il a ainsi proclamé le vainqueur avant le début de la compétition. Seuls les corrompus et les amants du pillage de l’Etat peuvent soutenir qu’il ne s’agit pas de faute lourde. Pour ceux-là, la lutte contre la corruption est un slogan et l’impunité doit être la règle. Seuls les complices des détournements de deniers publics sont aux anges et célèbrent en fanfare un tel comportement indigne d’un bon citoyen ! Le second dossier se rapporte à la délivrance d’une fausse pièce administrative à un complice. Comment peut-on admettre qu’une autorité administrative du rang d’un Maire puisse délivrer une fausse pièce administrative parce qu’il veut rendre service à un ami ? Un faux certificat de travail a été établi pour un citoyen qui n’a jamais travaillé à la mairie d’Aplahoué afin de lui permettre d’aller tromper des chefs d’entreprises ainsi que d’autres administrations et de bénéficier d’avantages grâce à la fraude ! Un troisième élément se rapporte à la fabrication de faux tickets dans la gestion de la gare routière d’Azové. Ils veulent s’enrichir malhonnêtement au détriment de la commune. Ils veulent profiter de leur fonction pour se servir. On ne peut que féliciter le Ministre de la Décentralisation et lui demander d’étendre les contrôles à d’autres mairies afin que la décentralisation de l’administration ne signifie plus la décentralisation de la corruption.
La honte de la jeunesse
Quand on est jeune, on peut voler l’argent public sans être puni ! Quand on est jeune, on peut donner des marchés publics à qui on veut et organiser des simulacres d’appels d’offres ! Quand on est jeune, on peut faire ce que l’on veut du pouvoir administratif ! Quand on est jeune, on peut délivrer de faux papiers qui vont servir des complices jeunes ! Voilà ce qu’on entend depuis la suspension du maire de la Commune d’Aplahoué. Cette chanson avait été entonnée lorsque le gouvernement avait suspendu le maire de Cotonou. On affirmait déjà que c’est parce qu’il est de l’opposition qu’on l’a puni comme si les membres de l’opposition ne doivent plus respecter les lois de la République. On ne dit jamais que l’on a puni injustement des innocents. On ne dit pas que les intéressés n’ont rien fait. A quels jeunes voulons-nous confier le pays ? Non. Les jeunes pourris n’ont droit à aucun égard. Ils ne doivent pas occuper des postes de responsabilité. Il faut les chasser lorsqu’ils y sont et qu’on les a démasqués. Ils font la honte de la jeunesse. Merci aux inspecteurs des finances qui ont travaillé pendant plusieurs mois à Aplahoué. Félicitations à eux pour n’avoir pas cédé aux tentatives de corruption, à l’achat de leur silence ou de l’omission de ce qu’ils ont découvert. Il faut châtier plus sévèrement les jeunes qui abusent de la confiance placée en eux. Ils doivent être des exemples pour toutes les générations. Ils doivent porter l’espoir de ce pays.
AT