« Lutte contre la corruption sous le régime Talon, quelles avancées ? ». C’est le thème autour duquel se sont réunis, sur le plateau de Golfe Tv Africa, ce dimanche 1er avril 2018, acteurs de la société civile béninoise et hommes politiques proches ou non du pouvoir. Au nombre de ceux-ci, l’ancien coordonnateur des Fcbe, Eugène Azatassou, l’honorable Jean Michèle Abimbola, le président de l’Autorité Nationale de Lutte Contre la corruption, Jean Baptiste Elias, Martin Assogba de l’Ong Alcrer et Gustave Assah du Social Watch. Ils ont exprimé, chacun, leur opinion sur la question et souhaité que la lutte contre la corruption se poursuive pour le bonheur du peuple béninois.
C’est à travers l’anecdote d’un chef de village qui a reconnu devant son peuple que le vol l’a profité à un moment mais qui s’échine à arrêter les voleurs, que le conseiller spécial des Fcbe, Eugène Azatassou a expliqué la façon dont se mène la lutte contre la corruption sous le régime de Patrice Talon. « Quoi qu’on dise, lorsqu’il s’agit de soi-même et des proches du pouvoir, on sent de la tolérance alors que, lorsqu’il s’agit des autres, la lutte est virile et implacable », a-t-il fait observer. A son opposé, l’ancien ministre de Boni Yayi, Jean Michel Abimbola, député à l’Assemblée nationale, balaie d’un revêt de main les allégations de Eugène Azatassou et précise que le gouvernement du président Patrice Talon a fait des avancées significatives dans la lutte contre la corruption. « J’étais du gouvernement de Boni Yayi et je pus dire que beaucoup de choses ont été faites et sont perceptibles. Mais dans le domaine de lutte contre la corruption, on était resté sur des affichages et du folklore », a estimé l’ancien ministre et actuel député au parlement. Et de poursuivre : « Sous le président Talon, nous sommes passés des vœux pieux à des actes concrets », a-t-il affirmé. L’honorable Abimbola a donné en exemple le dernier classement de Transparency International dans lequel le Bénin a gagné dix places en avant. Le président de l’Ong Alcrer, Martin Assogba est resté dans la même logique, affirmant que la lutte contre la corruption sous le régime de la rupture est une réalité. Justifiant son absence dans l’opinion par son état de santé, Martin Assogba estime que les dossiers en justice doivent aller au bout et propose au gouvernement de revoir la méthode. Gustave Assah n’a pas dit le contraire. Revenant lui, sur les difficultés d’accès à l’information dans l’administration, il a précisé aussi qu’il y a eu des avancées dans le domaine de lutte contre la corruption. Le président de l’autorité nationale de lutte contre la corruption, Jean Baptiste Elias, n’a pas caché ses impressions sur la question. Expliquant sa stratégie d’accès à l’information, quel que soit le dossier ou la personnalité, Jean Baptiste Elias a reconnu que des efforts sont faits sous le régime en place et précise qu’il reste la méthode à revoir. Il est revenu sur les dossiers de corruption qui ont agité l’actualité, ces dernières semaines. Il s’agit, entre autres, du dossier d’acquisition de motos au profit du ministère du cadre de vie. Le président de l’Anlc exige la suspension de l’appel à candidature afin d’éviter à l’Etat de perdre les 326 millions en question. Le président de l’Ong Alcrer Martin Assogba dit avoir connaissance de ce dossier et précise que le chef de l’Etat informé, a donné des instructions afin que les prix soient revus à la baisse. De part et d’autres, des propositions ont été faites dans le sens de l’amélioration de la méthode du gouvernement et dans le cadre des respects des textes de loi sur la lutte contre la corruption.
Yannick SOMALON