Dans un communiqué signé des secrétaires généraux, Jean Adadja et Eric Pethos, le Front d'action des syndicats de l'éducation a fait savoir qu’il lui est donné de constater que certains journaux proches du pouvoir ainsi que des informations circulant sur les réseaux sociaux, font croire que la grève est terminée et que les cours reprennent le Mardi 03 Mars 2018. Le Front dénonce ces manœuvres du gouvernement qui consistent à se réfugier derrière quelques pantins désarticulés, affamés et moralement bas pour intoxiquer l'opinion publique au lieu de chercher une issue idoine à la crise qui secoue l'école béninoise depuis bientôt trois mois. Selon le communiqué, cette attitude du gouvernement du Président Talon suscite des interrogations quant à la levée d’une motion de grève par un acteur politique, un individu ou un groupe d'individus non identifiés et qui ne sont pas signataires de ladite motion. « Les enseignants ne sont pas dupes. Ils savent tous qu'ils sont en grève sous la motion du Front », a martelé le communiqué. « Les suspensions successives de la motion des amis du Ministre Karimou Salimane, de celle dite des vacataires puis du Sg/Dovonon Christophe de la Cspib n'ont produit que du vent », ajoute le communiqué. En conséquence précise le Front, les enseignants sont demeurés très mobilisés, même s’ils excluent l’option d'une année blanche. Selon le communiqué, au cours des Assemblées générales (Ag) des 26, 27 et 28 Mars dernier tenues sur 26 sites répartis sur toute l'étendue du territoire national, les enseignants ont reprécisé les conditions de suspension qui sont entre autres : La rétrocession des défalcations sur salaire (question préjudicielle), la prise de l’arrêté portant indexation des salaires, la signature des arrêtés d'application déjà élaborés, après révision à la hausse des taux proposés par la partie gouvernementale, la prise du nouvel arrêté portant modalités de recrutement et d'emploi des enseignants vacataires, le règlement des différents problèmes de carrière; Etc. Le Front rappelle donc que toute suspension de grève intervient toujours après un protocole d'accord et qu’en conséquence, aucun protocole d'accord n'est conclu et signé à ce jour, entre le front et le gouvernement. « Dès que le gouvernement fera un pas manifeste de bonne foi ou lorsqu'un ou des médiateurs interviendront dans la crise comme le prévoit l'article 12 la loi n°2001-09 Juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin, un protocole d'accord sera conclu et la suspension de la grève pourra intervenir. Dans tous les cas, tous les enseignants veulent du dégel. Mais pas à n'importe quel prix », précise le communiqué. Le Front renvoie donc la balle dans le camp du gouvernement qui pourra enfin décider de la couleur de l'année. En attendant une issue heureuse à la crise, le Front invite les enseignants à ne pas céder aux intoxications et à la manipulation. « La motion du Front n'est pas encore suspendue », affirme le communiqué. Donc la grève de 96 heures reconductible chaque semaine continue », fait remarque le Front.
Thomas AZANMASSO