A l’instar des autres départements, la fête de pâques a été célébrée dans le Mono, le dimanche 1er avril dernier, mais avec une touche particulière. Il s’agit de la déclinaison de cette célébration en des fêtes communautaires qui tendent à être une pratique généralisée dans toutes les communes du département.
Importante fête du calendrier chrétien, les pâques se célèbrent avec une ferveur particulière dans le Mono. Cette ferveur renouvelée, dimanche 1er avril dernier, est montée d’un cran de par la mobilisation des populations. La fête pascale constitue, en effet dans le Mono, une occasion de retrouvailles entre filles et fils de la région qui se donnent rendez-vous dans leur localité d’origine. De Bopa à Lokossa, en passant par Houéyogbé, Athiémé, Sahouè et Comé, cette tradition de fêtes communautaires a été respectée. Mais si au cœur des manifestations, le culte catholique trouve une bonne place, les diverses célébrations ne se désignent pas sous l’appellation de fête de pâques. Aussi les objectifs poursuivis ne sont-ils pas communs et s’écartent d’une quelconque culture de piété.
Dénommé « Googo » à Bopa, le jour de fête de pâques est essentiellement dédié à la rencontre entre les ressortissants de la commune, ses cadres et sa diaspora autour des préoccupations de développement. Cette même appropriation a motivé l’organisation de « Gbédokpo » au Ceg 1 d’Agamé, pour le compte des ressortissants de Koudo et d’Agamè, deux arrondissements de Lokossa. Créée par l’abbé Mathieu Mensah de regrettée mémoire, Gbédokpo qui était à sa dix-septième édition ce 1er avril, vise, selon ses organisateurs, à pacifier les relations entre les filles et fils des deux arrondissements. Agamè et Koudo, deux localité frontalières, ayant en partage des palmeraies, n’ont pas toujours filé le parfait amour. En cause, le contrôle de la gestion de l’or rouge. Et comme la musique, dit-on, adoucit les cœurs, les organisateurs de cette édition de Gbédokpo n’ont pas lésiné sur les moyens. Ils ont fait produire en spectacle la star togolaise King Mensah qui a porté, en apothéose, les festivités. Sa montée sur scène sera précédée de bien d’autres attractions dont les démonstrations de quelques chapelles de masques zangbéto.
L’aire culturelle Sahouè aussi connaît la célébration des pâques au titre de fête communautaire. Comme à leur habitude, ses ressortissants ont pris leur quartier de fête, notamment à Sè, un arrondissement de la commune de Houéyogbé. Mais chez eux, la fête est intitulée « Sahouèhoué ».
A leur suite, des cadres et la diaspora d’Athiémé entrent, eux aussi, en scène. Ils ont inauguré, ce dimanche 1er avril, la fête de leurs retrouvailles à l’échelle communale.
Pendant ce temps, « Nonvizan » battait son plein à Dékanmè, arrondissement de Comé. Axée sur les retrouvailles des ressortissants du lac Ahémé et de ses chenaux, la fête dénommée Nonvizan coïncide, elle aussi, avec la célébration des pâques. Ce rendez-vous a permis, une fois encore, à la communauté de pêcheurs de plaider, entre autres, l’aboutissement du projet de dragage du lac. A Athiémé comme à Comè, l'indispensable serviette blanche est associée à l’habillement contrairement à ce qui a été observé dans les autres localités où on s’est contenté de se vêtir du pagne choisi pour la circonstance.
Aux côtés des autochtones, les différentes célébrations drainent des foules d’amis et de curieux dont l’effectif croît au fil du temps. Au-delà des pique-niques et autres réjouissances populaires, quelques actes concrets de développement marquent les festivités. A Agamè, par exemple, un téléthon dénommé « Au moins un paquet de ciment par tête », a été organisé en vue de contribuer à l’achèvement de la clôture de l’établissement scolaire qui a abrité la célébration.
Dans le Mono, la fête pascale est récupérée dans le but de promouvoir la fraternité et le développement local.