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Chronique judiciaire : 10 ans de réclusion criminelle pour assassinat
Publié le mercredi 4 avril 2018  |  Fraternité
Justice
© Autre presse par DR
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Il poignarde froidement dame Cécile Zounnon dont il est un locataire depuis 8 années, au motif de soupçons de pratiques de sorcellerie, qui seraient à la base de la fausse couche et du décès de son épouse, Maïminatou Adamou. Les faits remontent au mardi 17 novembre 2015, aux environs de 5h30, au quartier Xwlacodji à Cotonou. Evacuée au Cnhu, la victime succombe à ses blessures à 8h00. Ce fut hier, le premier dossier inscrit au rôle de la première session de la Cour d’assises pour le compte de l’année 2018. La Cour présidée par le président de la Cour d’appel de Cotonou, Hubert Arsène Dadjo, a examiné l’arrêt 134/17, en date du 15 mai 2017, de la chambre d’accusation portant renvoi devant la Cour d’assises de l’affaire n°087/PG/16 MP C/ Abbey Pierre dont le chef d’accusation, l’Assassinat est puni par les articles 295 à 298 et 302 du code de procédure pénale. Au prétoire, l’accusé a plaidé coupable et sollicité la clémence de la Cour. « Aujourd’hui, quand j’y pense, je regrette. Je me dis, qu’est-ce qui m’a poussé à commettre cet acte… », a déclaré Abbey Pierre. Cependant, le Ministère public, dans son réquisitoire, a invité la Cour à le condamner à 15 années de réclusion criminelle. Car, pour le Procureur général, Emmanuel Opita, selon les dispositions de la charte africaine des droits de l’homme et de la Constitution béninoise, la personne humaine est sacrée et inviolable. Dans le cas d’espèce, il fait observer que les éléments : légal, matériel, intentionnel, préméditation et guet-apens sont réunis pour une condamnation pour fait d’assassinat avec préméditation. Du côté de la défense, Me Saïdou Agbantou a plaidé pour une application bienveillante de la loi, du moment où l’accusé a reconnu les faits, et s’est délibérément remis entre les mains des forces de sécurité publique. Mieux, selon la défense, la Cour devrait soupeser les faits en tenant compte du contexte sociologique. Au terme des différentes plaidoiries, la Cour s’est retiré pour délibérer. La sentence : le nommé Abbey Pierre est déclaré coupable d’avoir volontairement commis un homicide sur la personne de dame Cécile Zounnon avec préméditation, et condamné à la peine de 10 ans de réclusion criminelle. Il dispose d’un délai de 3 jours pour se pourvoir en cassation.
En guise de rappel des faits tels que transmis à la Cour d’assises, on retient que le nommé Abbey Pierre Pyrrus est locataire de dame Cécile Zounnon, et habitant la maison de sa désormais victime avec son épouse. Ayant découvert un jour l’apparition mystérieuse d’un hibou dans la cour de leur concession, il entreprit de tuer l’oiseau, mais aurait été confronté à l’opposition farouche de dame Cécile Zounnon qui l’aurait menacé d’en découdre avec lui s’il tuait l’oiseau. Peu de temps après l’épouse de Abbey Pierre Pyrrus tomba enceinte et eut de complications qui l’ont finalement conduite à la mort. Cette situation a amené l’accusé à désigner Cécile Zounnon comme responsable du décès de son épouse et l’a soupçonnée de pratiques de sorcellerie. C’est ainsi que le mardi 17 novembre 2015, alors que dame Cécile Zounnon revenait de la douche, Abbey Pierre Pyrrus qui l’attendait, est allé chercher un couteau dans sa chambre et l’a poignardée mortellement et a pris la fuite. Interpellé et poursuivi pour assassinat, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés à toutes les étapes de la procédure.
Arnaud DOUMANHOUN
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