La Représentation de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Bénin va lancer dans les prochains jours le processus de sélection d’une entreprise pour l’évacuation et la destruction écologique dans des unités spécialisées à l’étranger de quelque 200 tonnes de pesticides obsolètes et Polluants Organiques Persistants (POP) dangereux stockés dans des magasins au Bénin, a annoncé ce mercredi la coordonnatrice du projet GCP/BEN/056/GEF «Elimination des Polluants Organiques Persistants (POP) et pesticides obsolètes, et Renforcement de la Gestion du cycle de vie des pesticides au Bénin», Mme Jacqueline Sagbohan, au cours de la première réunion trimestrielle de l’année 2018 du personnel et des responsables de projets de la FAO-Bénin.
Selon Mme Sagbohan, ce stock de près de 200 tonnes de pesticides obsolètes et POP «extrêmement dangereux» se trouve entreposé au niveau de onze (11) magasins prioritaires identifiés par le projet sur toute l’étendue du territoire et qui appartiennent aux ex- Centres d’action régionale pour le développement rural (CARDER), à la Société nationale pour la promotion agricole (SONAPRA) et à d’autres usines agricoles. Le processus de «priorisation» a été mené en collaboration avec l’association internationale «CropLife» regroupant les firmes de fabrication des pesticides dans le monde, en fonction du caractère dangereux de ces produits agrochimiques selon le facteur environnement (FE), le facteur pesticide (FP) et selon la classification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des niveaux de danger liés auxdits produits, a expliqué la coordonnatrice du projet GCP/BEN/056/GEF, exécuté au Bénin depuis 2015.
L’opération de destruction de ces pesticides obsolètes et Polluants Organiques Persistants (POP) dangereux devrait démarrer en Juin prochain et constitue l’une des composantes essentielles de ce projet d’un coût global d’environ 1 milliard de FCFA et qui vise en plus de l’élimination des stocks résiduels de pesticides périmés, l’assainissement des sites à risque de contamination, la mise en place d’un système de lutte contre l’accumulation de ces stocks, le renforcement du cadre réglementaire et des capacités institutionnelles du Bénin en matière de gestion rationnelle des pesticides et la promotion des alternatives aux pesticides chimiques.
Un projet pareil (GCP/BEN/055/JP «Sécurisation et élimination des pesticides obsolètes au Bénin» exécuté par la FAO de Novembre 2011 à Mai 2015 avait déjà permis d’évacuer et détruire une quantité de 452 tonnes d’endosulfan et de déchets contaminés, et d’identifier quatre sites déclarés pollués (Djassin, Oganla, Malanville et Bohicon), qui ont fait l’objet de décontamination par la technique de biodégradation par épandage, utilisant la matière organique mélangée au sol, associée à la plantation du vétuvier. «L’objectif n’est pas d’éliminer les pesticides mais de procéder plutôt à l’élimination des pesticides obsolètes qui mal entreposés dans des conditions de stockage inappropriées et parfois déversés dans la nature constituent des déchets dangereux pour la santé des populations en général et source de pollutions environnementales telles que l’air et les points d’eaux et aussi l’atteinte de la nappe phréatique par infiltration », a expliqué Mme Jacqueline Sagbohan.
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