L’impasse des négociations gouvernement/syndicats au sujet de la fronde sociale dans le secteur de l’éducation inquiète le député Issifou Amadou. Ce dernier se fend d’une question d’actualité pour interpeller le gouvernement sur les grèves perlées des enseignants et dont les apprenants et leurs parents sont les premières victimes. L’élu de la huitième circonscription électorale constate que cette grève déclenchée par le Front d’actions des syndicats de l’éducation a démarré le 25 janvier dernier par un mouvement de débrayage de 72 heures qui est passé par la suite à 96 heures de grève par semaine tacitement reconductible depuis le 6 mars dernier.
Les enseignants grévistes réclament, entre autres, l’application sans délai des décrets portant respectivement statuts particuliers des corps des personnels enseignants notamment l’indexation des salaires, la jouissance effective des avantages liés à leur fonction et la régularisation de la situation administrative et financière des différentes catégories d’enseignants. A ces revendications, viennent se greffer celle liée à la rétrocession des fonds défalqués sur les salaires du mois de février aux enseignants et dont ils font une question préjudicielle.
La question d’actualité note par ailleurs qu’à la motion de grève des enseignants vient s’ajouter celle de 120 heures par semaine de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) et des agents de santé. « Les négociations entamées par le gouvernement pour un dégel de la grève et de la tension sociale qui prévalent dans le pays peinent à aboutir à des résultats concrets. Le gouvernement et les responsables syndicaux se jettent mutuellement la responsabilité de l’échec des négociations », constate Issifou Amadou. Cette situation d’impasse inquiète le député de l’opposition qui demande au gouvernement d’éclaircir la situation à la Représentation nationale. Il voudrait savoir notamment l’incidence financière des revendications des enseignants, notamment en ce qui concerne les statuts particuliers dont ils réclament l’application et l’incidence financière des six décrets que le gouvernement a concédés aux grévistes.
Aussi, le député demande-t-il des explications par rapport au montant total et par mois défalqué aux enseignants pour fait de grève et le taux le plus élevé des défalcations opéré sur les salaires des enseignants en grève.
Issifou Amadou a déposé dans la matinée de ce mercredi 4 avril la question d’actualité sur la table du président de l’Assemblée nationale. Elle sera sans doute examinée à la faveur de la première session ordinaire de l’année 2018 qui s’ouvre lundi 9 avril prochain?
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau