Depuis l’avènement au pouvoir du président Patrice Talon, il y a deux ans, le régime du Nouveau départ mène une guerre contre la corruption en donnant une suite aux audits sur la gestion des entreprises et offices d’Etat. Face aux actes déjà posés, lesquels, non seulement agitent l’opinion publique, mais également plongent les milieux mafieux dans la tourmente, les appels invitant le chef de l’Etat à sortir de ses rangs des proches corrompus ne manquent pas. Après une série d’incarcérations et d’accusations qui concernent des personnalités désignées comme étant des opposants au régime, ces voix qui s’élèvent souhaitent voir menottes aux poignets des soutiens du régime. Plusieurs affaires sont mises en exergue pour demander à ce que la justice se penche également sur ces cas énumérés, notamment en ce qui concerne les affaires relatives aux machines agricoles, Maria Gléta, Ppea II et bien d’autres. Même des dossiers sur lesquels la justice a déjà donné son avis sont ramenés à l’ordre du jour dans les débats pour susciter la polémique et jeter du discrédit sur le combat que mène le régime. Dans cette tourmente, l’affaire Cncb a déjà coûté cher à un partisan du chef de l’Etat. Précédemment Directeur général de cette structure, Antoine Dayori n’a pas été ménagé lorsque la justice s’est penchée sur ce dossier. Antoine Dayori, faut-il le rappeler, a été l’un des artisans de la victoire de Patrice Talon à la présidentielle de 2016 pour avoir battu campagne pour ce dernier dans l’Atacora, région où il est très populaire. Voir un tel soutien filer droit en prison n’est pas bon pour tout régime politique. Cependant, cette odeur a donné, comme beaucoup le souhaitaient, une dose de crédit à la lutte contre la corruption sous le régime Talon en ce sens que l’opinion qui était un peu persimiste à y voir une action normale, a commencé par revoir son jugement. Les accusations soulevées contre le chef de l’Etat à qui il est reproché de jouer sur le tableau d’un règlement de comptes politiques ou d’intimidation de ses adversaires se révèlent finalement mal fondées et ressemblent bien plus à une sorte de pression pour le désorienter. Mais fidèle à ses principes, les bruits de ces vagues d’attaques ne l’empêchent pas d’avancer et de fournir les dossiers à la justice, qui à son tour joue sa partition. Il revient à la justice de juger de l’opportunité ou non de poursuivre un présumé auteur de malversations et de détournement de deniers publics.
Transmettre tous les dossiers
Le gouvernement a le devoir de transmettre tous les dossiers aux juridictions compétentes, mais il ne peut se substituer aux juges pour donner une suite à une action judiciaire. Et c’est là où le peuple veut qu’il aille encore plus loin en communiquant tous les dossiers de malversations à la justice sans aucune rétention ou d’économie, sans distinction d’appartenance politique, d’obédience religieuse ou encore d’origine ethnique. S’il est vrai que, très tôt, les premiers clients de la justice dans cette lutte contre la corruption se trouvent être des hommes qui ne soutiennent pas les actions du chef de l’Etat, il n’en demeure pas moins que cela a favorisé la montée d’une certaine opinion défavorable au régime et même aux magistrats, accusés d’être de connivence avec l’Exécutif. Or, quand on y voit de près, les rapports entre les deux Institutions ne sont pas au beaufixe. Ils sont même conflictuels. En cette période, des insinuations les montrant dans une relation de complicité sont mal venues. Les débats accusant de manœuvres politiques les poursuites dans les dossiers de malversations, de prévarication, de pratiques frauduleuses qui touchent de nombreux leaders politiques et syndicaux ne sont guerre surprenants. Ils proviennent des personnes qui ne souhaitent pas que les choses bougent et qui préfèrent voir le pays rester l’un des plus corrompus, où l’argent facile et de la drogue règnera en maître. On tente même de prédire un avenir sombre au pays parce que le chef de l’Etat ferme progressivement les nids de la corruption, ou encore on souhaite que ce soit le déluge sous le Nouveau départ, parce que leurs intérêts personnels sont menacés, voire supprimés. La réponse du chef de l’Etat face à cet état de chose est de ne pas baisser les bras et de rassurer les Béninois de sa bonne foi à traiter les fils et filles de ce pays équitablement. Ce n’est qu’à cette condition, qu’on accordera du crédit à ses actions.
FN