Le parti Resauter l’espoir dirigé par l’ancien ministre de la défense, Candide Azannaï a célébré, dimanche 8 avril 2018, la fête de la Femme de l’espoir à la salle des fêtes le Majestic à Cadjèhoun. Ce fut l’occasion pour le ministre démissionnaire du gouvernement de la rupture, de tirer à boulet rouge sur le régime. Morceaux choisis les manœuvres qui seraient en cours pour maintenir le régime de la rupture au pouvoir à la faveur des prochaines élections. Il appelle la classe politique et tout le peuple béninois à un sursaut patriotique.
Une ingénierie de fraude massive serait en cours et orchestrée par le régime de rupture pour gagner les prochaines élections, avertit le président du parti Resauter l’espoir, Candide Azannaï. Il en appelle donc à l’union sacrée de la classe politique, mais aussi à la mobilisation de la population pour contrer les velléités hégémoniques du pouvoir : « Il faut enfumer le régime de la rupture, parce que si vous n’enfumez pas le système qui est là, vous serez victimes de la ruse et de la rage. Mais si vous l’enfumez, ce système va sortir du trou, il faut leur envoyer assez de fumée dans les trous et quand ils seront étouffés, ils seront obligés de sortir comme des rats palmistes. L’enfumage, c’est de les contraindre à observer les repères, les principes de la vérité, c’est de les amener à discuter cahier ouvert », a lâché le leader du parti Restaurer l’espoir. Et pour cause, les « maîtres de la rupture » envisagent à en croire ses propos, de nouer des pactes basés sur la boulimie et la diversion, avec certaines icônes de la classe politique, en vue de s’assurer le gain des prochaines élections au Bénin. Pour ce faire, le régime de la rupture a entrepris de faire main basse sur la prochaine Cour constitutionnelle pour valider la réforme du code électoral, mais également du système partisan. A l’en croire la prochaine Cour constitutionnelle sera installée dès juin prochain et après l’échec du projet de révision de la constitution, la nouvelle trouvaille est de faire renverser les rapports de force dès l’installation de la prochaine Cour constitutionnelle et le renouvellement de l’Assemblée nationale. Ce que dénonce Candide Azannaï : « On compte sur la manipulation des hommes et des institutions, … », déplore-t-il. Selon ses propos, à quelques jours du mois de juin, le schéma consiste « à attaquer les institutions, à attaquer la réforme du système partisan, mais sans jamais les introduire au niveau du parlement, les garder sous les coudes en attendant que la prochaine cour soit installée. Et une fois que cette cour est installée, il y aura un déroulé au niveau de la majorité mécanique au parlement et de la cour pour valider ». Selon ses explications, le code électoral du Bénin a été élaboré dans un esprit de consensus de toute la classe politique représentée au sein du parlement et bâtie autour de la Lépi. Le Cos-Lépi est paritaire dit-il : 5 membres pour la mouvance et 4 pour la minorité. Et dans la structure du Cos-Lépi, il est prévu que lorsque le président est issu d’une sensibilité politique, le vice-président soit d’une autre sensibilité. Mais, Dans le cadre de la commission de supervision du Ravip, il y a un déséquilibre, notamment 17 membres pour la majorité contre 2 pour la minorité. Il déplore donc le fait que l’Agence nationale de traitement (Ant), structure technique dédiée au Cos-Lépi soit détournée de son rôle, pour servir de manipulation au niveau du Ravip. Candide Azannaï dénonce également le refus d’installer le Cos-Lépi par le rejet des décisions de la cour constitutionnelle. Et d’ailleurs à l’en croire, « La Lépi n’existe plus » et selon les indiscrétions de certains députés, l’on pourrait extraire la liste électorale du Ravip. « Nous sommes à la limite de la confiscation du pouvoir », clame-t-il.
La réforme du système partisan :
Selon les propos de l’orateur, les manipulations du pouvoir passent également par La réforme du système partisan. Le projet est en cours affirme-t-il et il s’agira sous la couple des institutions de la République, de poser deux types d’obstacles : les obstacles liés à la création des partis politiques, ceux relatifs à la représentativité au sein du peuple. Sur le premier obstacle, la trouvaille est de corser les dispositions pour créer un parti politique, et ces dispositions touchent au nombre de membres d’adhérents nécessaires pour créer un parti politique. Ainsi, pour désormais créer un parti politique, au lieu de 10 membres fondateurs par département, il en faut jusqu’à 200 par commune. Des négociations seraient en cours pour ramener le nombre à 10 ou 20 par commune. Ce que n’acceptent pas « les maîtres de la rupture », qui tournent toujours autour de 50 voire 100 par commune. Et la loi actuelle fait obligation à chacun des membres fondateurs de disposer d’un dossier. La constitution du dossier avoisine 10 000 FCfa pour chaque membre. Et donc pour jouir de la liberté d’association, il faut dépenser eu minimum 40 millions par commune. « Désormais les pauvres ne pourrons plus jouir du droit d’association, c’est une privatisation censitaire de l’exercice du droit d’association », crie l’ancien ministre. L’autre obstacle dénoncé par Azannaï, est la représentativité, il faut désormais au moins 10% pour que les suffrages d’un parti politique soient pris en compte. Or, fait-il remarquer, il est démontré à ce jour, que seules les grandes alliances ont franchi la barre des 10%. Il est également fait obligation pour les partis en compétition de disposer des élus dans au moins 8 circonscriptions électorales sur les 24 que compte le pays. Il est par ailleurs imposé aux partis politiques de disposer du 1/5 de la totalité des sièges en jeu, ce qui suppose l’obtention de 17 députés pour la liste en compétition. Une autre restriction imposée par la rupture reste l’interdiction des alliances de partis pour aller aux élections. Et pour y arriver, il a été décidé de la création d’un seul parti politique au sein de la rupture. Ce qui suscita le désarroi et une tentative de rébellion, d’où l’idée de la constitution de trois formations politiques organisées en pôles. Un pôle confié à un baron pour continuer à bénéficier de ses services parlementaires, un deuxième pôle confié à une personne pour son ancienneté qui lui confère une certaine maîtrise des réalités politiques, mais dont on travaille à affaiblir le système qui n’est plus cohérent. Un troisième pôle sera composé des « égarés du système défunt ». L’objectif est de détruire le système partisan, d’empêcher l’existence de partis politiques, de déstabiliser la cour constitutionnelle, des déstabiliser la Céna et ses membres et endormir quelques députés en baisse de popularité, pour rallonger leur mandat jusqu’en 2011 et coupler toutes les élections en vue d’organiser des élections générales en 2021.
Un appel à l’Union
« Il faut que nous-nous levions pour sauver les prochaines élections », lancera Candide Azannaï. « Il faut une union sacrée de la classe politique, il faut que ce qu’il y a encore de libre, de pure se réunisse pour une union sacrée autour de la Lépi, et surtout pour protéger la Céna actuelle, et protéger ses membres.
Au sujet de la fronde sociale
Face à la résistance de partenaires sociaux, la stratégie du gouvernement dévoilée par Candide Azannaï, consiste à opérer une overdose de corruption par l’injection d’une quantité importante d’argent. Ce qui expliquerait les manœuvres de diversion envisagées par le chef de l’Etat qui a entrepris de rendre visite aux anciens présidents, dans la perspective de nouer certains accords occultes.
C’était l’apothéose avec des dizaines de femmes ayant pris d’assaut le Majestic pour témoigner de leur soutien à leur leader charismatique. Un mérite qu’a reconnu et salué le Secrétaire général du Parti Guy Dossou Mitokpè, ainsi que la secrétaire nationale chargée des associations et mouvement de femmes, Caroline Azon. Une comminations sur le thème du militantisme des femmes, suivie de débats a meublé la rencontre
Thomas AZANMASSO