Julien Minavoa, président du Comité national olympique et sportif béninois (Cnos-Ben)
«…j’apprécie fortement la bonne ambiance de travail»
«(…) Il sera difficile de parler de toutes les actions menées dans ce département. Mais ce qui est important, c’est la bonne coopération qui a existé pendant deux années, entre le ministre des sports et le Cnosb. C’est la toute première fois que l’on enregistre une telle situation. C’est dire donc que j’apprécie fortement la bonne ambiance de travail. Nous nous accordons parfaitement sur le plan de ce qu’il faut faire pour que le sport puisse sortir de sa léthargie. L’autre aspect de la chose qu’il faut féliciter, c’est le fait de tenir à sa parole. C’est vrai, le régime Talon est taxé de régime avec beaucoup de promesses mais très peu de réalisations concrètes. En ce qui concerne le sport pour lequel je suis bien qualifié pour parler, je constate que le ministre Oswald Homéky tient à sa parole. C’est une très bonne chose pour laquelle je félicite l’ensemble du gouvernement et le chef de l’Etat, Patrice Talon pour les efforts qui sont faits. (…) Il y a des actions comme la mise en place des classes sportives contenues dans le Pag que je crois que nous, en tant qu’acteur du sport national, nous devons nous approprier. Mais, nous n’avons pas suffisamment d’informations sur le contenu du Pag. Cela fait défaut. (….) Il faut que le Bénin se dote enfin d’une loi sur la politique sportive et une loi sur le financement des sports. Ces lois permettront de redynamiser le secteur du sport dans notre pays».
Léonide Isidore Gbaguidi, président de la Fédération béninoise de gymnastique
«…les résultats ne sont pas mauvais…»
«…Je peux dire que les résultats ne sont pas mauvais. Il y a de façon globale du progrès. Il y a beaucoup d’avancées, ne serait-ce que par rapport à la méthode et à la visibilité que le gouvernement a voulu donner au Ministère en charge des sports. Plusieurs actions ont été enclenchées et donnent déjà des signes qui annoncent que les résultats seront bons. J’en veux pour preuve, les nombreuses médailles qui sont récoltées par nos différents athlètes lors des compétitions internationales, ces deux dernières années (…). Parlant de progrès, il y en a eus aussi au niveau de la subvention que l’Etat alloue aux disciplines sportives. Le ministre a battu tous les records en matière des montants alloués, mais aussi du délai de mise à disposition. (…). Je veux profiter pour dire merci au ministre qui nous a personnellement soutenus et à tout le gouvernement pour l’assistance. Ce qui reste aujourd’hui, c’est d’opérer, une fois pour toute, cette plaie qu’est le football. Il faut faire une réforme systématique même si on doit bousculer des intérêts. (…..) Cela dit, nous sommes encore sur notre faim au niveau des subventions. Le ministre en a parlé. Il faut que le privé s’y mêle rigoureusement pour que nous ayons le financement à la hauteur de nos ambitions…»
Abdel Rahman Ouorou Bare, président du Comité national paralympique du Bénin
« Il y a eu des acquis positifs »
«Ce n’est pas facile de diriger ce Ministère très problématique en raison des différentes distensions qui polluent la vie de nos Fédérations. Diriger un tel département ministériel est preuve d’un leadership et d’un management remarquable. Je voudrais lui souhaiter de passer plusieurs années aux destinées de ce Ministère dans lequel il a déjà eu des acquis positifs à savoir l’accalmie relative au niveau des différentes fédérations, la régularité, et la hausse des subventions données aux différentes fédérations, le respect de la promesse faite en janvier d’octroyer les subventions à temps aux fédérations. Pour les années à venir, on aurait voulu qu’il plaise au ministre d’augmenter les différentes subventions pour nous permettre d’atteindre les objectifs du développement de nos sports respectifs. Vous savez, au handisport, nous avons plusieurs rencontres internationales au nombre desquelles les paralympiques de Tokyo. Pour y participer, il nous faut de moyens financiers et matériels afin de représenter dignement notre pays. Je voudrais également plaider pour que le budget du Ministère aille à la hausse pour donner de meilleures chances de succès au Ministre Homéky…»
Propos recueillis par : A.F.S.
Romuald Hazoumè, Président de la Fébécy
«Il faudrait connaître chaque sport avant de décider de l’attribution des subventions »
Le président de la Fédération béninoise de cycliste (Fébécy) Romuald Hazoumè s’est prononcé sur l’an 2 du régime en place notamment dans le secteur sportif. Il a salué la promesse du gouvernement quant à l’octroi de subventions aux Fédérations sportives avant d’affirmer que les réformes vont donner des résultats si les hommes suivent. Lisez-plutôt !!!
Qu’est-ce qui a changé après deux ans au niveau du sport béninois?
«Je pensais avoir à faire à des politiques. Mais, dans le cadre du ministre des sports, je pense qu’il a compris qu’il faut être moins politique. Et ça, c’est un très grand avantage pour ce gouvernement. Quand nous tenons une promesse, nous respectons la promesse. C’est déjà un très grand pas dans le sport béninois qu’il faut absolument saluer. Il a promis augmenter les subventions, et les subventions sont augmentées. Pour le Bénin que nous connaissons, c’est une bonne chose qu’il faut saluer. C’est à l’actif de ce gouvernement qui fait des réformes. Mais, il faut remarquer qu’il y a un manque de discernement sur les sports béninois. Ce manque de discernement est là et il faut le déplorer. Je ne connais pas les critères d’attribution des subventions. Les critères n’incombent qu’au Ministère mais je pense qu’il faudrait réellement connaître chaque sport avant de décider de l’attribution des subventions. C’est le seul point faible que je trouve au système.»
Les réformes annoncées sont-elles porteuses ?
«Les réformes vont donner des résultats si les hommes suivent. Regardez l’engouement que nous avons au cyclisme. C’est grâce à ces réformes. C'est-à-dire que si eux, ils reforment, il faudrait que les fédérations aussi fassent des réformes. C’est ce que nous sommes en train de faire. Vous voyez bien comment moi j’ai plein d’ennemis aujourd’hui. Parce que, je gère l’argent avec beaucoup de rigueur. Les réformes ne plaisent pas souvent mais nous devons le faire si nous voulons que les choses changent, si nous voulons avoir des résultats. Les réformes entreprises par le Ministère sont déjà porteuses. Regardez l’engouement suscité par la victoire du scrabble (1er au championnat d’Afrique de scrabble francophone). Ils ont eu de l’argent, ils participent aux compétitions, et ils gagnent des médailles. Le tennis apporte des médailles. Or, si on ne les avait pas aidés, si on ne leur permettait pas de participer et de voir changer des choses à leur niveau, on n’aurait pas eu ces résultats.»
Propos recueillis par : A.F.S.
Jacques Okoumassoun
«…Aujourd'hui, cette volonté est manifeste et semble nous dicter la conduite à tenir»
Dans une interview qu’il nous a accordée, Jacques Okoumassoun, président de la Fédération béninoise d’escrime (Fbe) s’est prononcé sur les deux ans du régime Talon dans le secteur du sport. Il a aussi donné son avis sur les réformes en cours avant de faire des suggestions.
Après deux ans de gestion du régime du nouveau départ, que peut-on retenir sur le plan sportif ?
Nous pouvons dire qu'avec l'arrivée du régime du nouveau départ, beaucoup de choses ont changé dans la gestion du sport béninois. Déjà, il faut comprendre que toutes les associations sportives ont une part de responsabilité dans le développement du sport béninois, voire même dans la diplomatie béninoise. Avec le sport, on peut valablement vendre l'image de notre pays. Et, à partir de ce temps, on a compris l'intérêt que porte le gouvernement du nouveau départ à toutes les disciplines sportives où qu'elles soient, où qu’elles se trouvent et quel que soit leur niveau d'implantation et leur histoire. Donc, on a compris que le gouvernement a décidé d'opter pour une mise en valeur de toutes les disciplines pour leur permettre véritablement d'apporter une plus-value à notre pays avec les moyens de leur politique. On a souvent reproché le manque de volonté politique pour accompagner le développement du sport. Aujourd'hui, cette volonté est manifeste et semble nous dicter la conduite à tenir pour redonner aux sports béninois ses lettres de noblesse. Parce que, le président de la République, dans son programme a initié un certain nombre de projets pour développer le sport. Au-delà de ça, si ce n'est pas encore concrètement mis en valeur, on sent déjà qu'il y a un certain éboulement qui est venu créer la dynamique au sein de toutes les Fédérations pour que chacun participe réellement et activement au développement du sport à son niveau. L'année dernière, pour la première fois dans l'histoire, les associations sportives ont pu recevoir, dans des conditions qui puissent leur permettre de commencer par mettre sur pied des programmes de développement, de mettre sur pied leur programme d'action de développement de leurs activités. Je prends le cas de l'escrime que je connais très bien, pour la première fois depuis 10 ans que nous avons été créés, on nous a octroyé 10 millions de francs comme subvention. Et ça nous a permis de pouvoir rapidement imaginer un certain nombre de choses qu'on n'arrivait pas à imaginer par le passé: notre programme, participer aux compétitions, organiser le championnat national, faire la vulgarisation de la discipline.
Sur le plan sportif, qu'est-ce qu'on peut retenir?
Je n'aime pas souvent faire des comparaisons. C'est vrai que la reine des disciplines est le football. Et le football tire les autres disciplines vers le haut. C’est le baromètre de toutes les disciplines. Avant que le gouvernement du président Talon ne prenne le pouvoir, malheureusement le football était retombé dans les crises successives qui ont fait sa renommée. Aujourd’hui, le gouvernement du nouveau départ a pu juguler cette crise avec beaucoup de doigté sous le magistère de son excellence monsieur le président de la République. Le président de la République est arrivé à mettre dans le même moule, tous les membres de cette famille qui se regardaient en chien de faïences afin que le football prenne le dessus. Donc, on peut aujourd'hui dire que beaucoup de choses ont été faites notamment le règlement de cette crise. Autre chose, on a vu le Comité national olympique et sportif béninois (Cnosb) qui a créé la maison des fédérations. On a souvent reproché aux fédérations de n'avoir pas des bureaux, les présidents, secrétaires généraux, et les trésoriers généraux ont les documents dans leurs sacs. Aujourd'hui, nous avons un lieu physique qui a été donné par le comité olympique grâce à la solidarité olympique. Voilà des choses qu'on peut mettre à l'actif de ce gouvernement. Parce que, si le gouvernement n'avait pas accepté, n'avait pas créé cet environnent saint pour permettre au Cnosb de bénéficier de la solidarité olympique, on ne peut pas avoir ce bâtiment. Pour que les acteurs sportifs puissent se retrouver sur le terrain, sur les tatamis, sur les différentes pistes et dans les gymnases, il faut qu'ils se retrouvent d'abord pour discuter dans un cadre. Aujourd’hui, je peux dire sans risque de me tromper que, en deux ans de gestion, les subventions accordées aux ‘’petites fédérations’’ qui avaient l’habitude d’organiser des compétitions en 12 heures ont revu leur copie. Désormais, les ambitions sont revues à la hausse. Plus d’approximations avec la politique sportive opérée actuellement. On tend vers la professionnalisation du sport béninois.
Beaucoup de réformes annoncées, quel est votre avis sur ces réformes ?
On dit souvent que c'est au pied du mur qu'on reconnaît la valeur du maçon. Tant que vous n'êtes pas là, vous ne pouvez pas savoir de quoi cela retourne. C'est vrai qu'on peut dire qu'il y a de la précipitation dans l’organisation des classes sportives. Je peux dire que sur la distance, d’autres projets mis en place et qui sont déjà en phase opérationnelle vont être modelés pour satisfaire aux exigences des normes de formations professionnelle et internationale. A cet égard, le ministre des sports, entouré de ses collaborateurs, va procéder à des réaménagements techniques surtout des encadreurs. Si j’ai ma petite pierre à apporter à l’édifice du sport, vu mon vécu et mon expérience, je dirai simplement au ministre des sports de mettre un accent particulier sur le niveau de pratique des formateurs et d’être rigoureux quant à la formation des formateurs. Ici, cela doit être la fondation de ce projet qui prend en charge des gamins de 8 à 17 ans. C’est à cet âge qu’on acquiert les fondamentaux indispensables à la pratique de toutes activités sportives voire même de la vie. Pendant ce temps-là, si l’encadrement est bâclé, alors la formation est bousillée plutôt que d’avoir des têtes bien faites, on aura des têtes bien pleines.
Propos recueillis par : A.F.S.