La Cstb, la Cosi-Bénin et l’Unstb ne s’inscrivent pas dans la même logique que les centrales signataires de la motion de suspension. Pour ces centrales, la reprise du travail passe par la satisfaction de leurs revendications, relatives notamment aux respects des libertés fondamentales, à l’amélioration des salaires en rapport avec le coût de vie, à l’arrêt des privatisations des services et sociétés d’Etat, à l’arrêt de la ruine de l’école, de la justice, du système de la santé et pour la satisfaction des revendications sectorielles. Or selon leur déclaration, aucune de ces revendications n’a connu un début de satisfaction à ce jour. Au contraire poursuit la déclaration, le gouvernement a frappé les travailleurs en défalquant sauvagement les salaires pour fait de grève et utilisant toutes les formes de pression pour arrêter la grève. Ainsi, pour la Cstb, la Cosi-Bénin et l’Unstb, il est hors de question qu’au terme de trois mois de grève, la suspension intervienne sans une moindre satisfaction surtout dans un contexte où le gouvernement veut retirer dans les faits, le droit de grève à tous les travailleurs en opérant les défalcations « illégales et contraires à l’orthodoxie financière ». Pour leur part, les secrétaires généraux du Front d’actions des syndicats del’éducation, Eric Péthos et Jean Adadja appellent à la poursuite de la grève de 96 heures tacitement reconductible. Ils affirment en conséquence, la volonté du Front, d’œuvrer à une sortie de crise, pour sauver l’année scolaire, par la révision à la baisse, de leurs exigences. Ainsi, tout en saluant les médiations orchestrées par le président du Conseil économique et social, du médiateur de la République, des parents d’élèves et des élèves, le Front en appelle à l’intervention du Chef de l’Etat pour une sortie de crise.
Le ‘’4 contre 3’’ des confédérations syndicales
La Csa-Bénin, la Cgtb et la Csub viennent de rejoindre la Cspib dans sa motion de levée du mouvement de grève déclenché depuis le 16 janvier 2018. Une levée qui entraine l’éclatement du mouvement syndical en deux camps diamétralement opposés : d’un côté, les partisans de la reprise et de l’autre, ceux qui appellent à la poursuite du mouvement. Un derby se pointe donc à l’horizon. En effet, nombreux sont les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales, qui se sont opposés à la suspension du mouvement et ont appelé à sa poursuite. Seront-ils suivis par la base? Ou au contraire les partisans de la reprise réussiront-ils à convaincre leurs militants pour une reprise effective du travail. Encore que le Syndiped affilié à la Cgtb se désolidarise de la motion de suspension et appelle à la poursuite du mouvement. Il est de même de collectifs d’enseignants de certaines communes du Bénin qui exigent non seulement la poursuite de la grève, mais également la démission des secrétaires généraux signataires de la motion de suspension, à l’image de ceux de l’Imp et de la Cspib. De toute façon, les centrales et confédérations composant chacun des deux camps, rivaliseront chacun de son côté d’arguments pour convaincre ses partisans de la justesse de ses idées. Qui gagnera cette bataille ? Les jours prochains nous situerons.
Thomas AZANMASSO