Le vent de destitution qui plane au-dessus du maire Inoussa Dandakoué de Malanville n’aura été que de courte durée. Et pour cause, l’un des signataires de la demande de convocation d’une session extraordinaire pour le vote de défiance a dénoncé le fait et dit ne pas se reconnaître dans cette ‘’machination’’. Un désistement du rang des 17 conseillers frondeurs qui permet au maire de conserver son fauteuil en mettant une croix sur la session extraordinaire pour le vote de défiance.
Par une motion de défiance déposée ce lundi 9 avril 2018, au secrétariat de la mairie de Malanville, 17 conseillers sur les 25 que compte le conseil communal ont réclamé la convocation d’une session extraordinaire pour le vote de défiance contre le maire Inoussa Dandakoé qu’ils accusent de mauvaise gestion de la commune. Mais malheureusement pour ces conseillers, le vote de défiance n’aura pas lieu parce qu’un des leurs, signataire de ladite motion a réitéré à nouveau son soutien au maire et dit ne pas se reconnaître dans la motion de défiance qui a été déposée plus tôt dans la journée du lundi. En effet, par une lettre adressée au maire ce 09 avril 2018, jour du dépôt de la lettre de défiance contre le maire de Malanville, le conseiller Yacoubou Bako Noma s’est insurgé contre les conseillers communaux qui « veulent à travers une supposée destitution retarder le développement de la commune de Malanville ». « Je ne me reconnais pas dans cette signature », a-t-il notifié dans sa lettre au maire tout en lui réitérant son soutien indéfectible jusqu’à la fin de son mandat. L’actuel locataire de l’hôtel de ville de Malanville a, après réception de cette lettre, apporté une réponse aux 16 conseillers restants. Le maire Inoussa Dandakoué a précisé à ses conseillers qu’au regard de la lettre du conseiller Yacoubou Bako Noma qui ne se reconnaît pas signataire de la motion de défiance, qu’il est lui-même dans l’impossibilité de convoquer une session extraordinaire pour le vote de défiance. Il est important de préciser que le maire s’est basé dans le cas d’espèce, sur l’article 53 de la loi N° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en républiquedu Benin qui stipule qu’« en cas de désaccord grave ou de crise de confiance entre le conseil communal et le maire, le conseil peut, par un vote de défiance à la majorité des 2/3 des conseillers, lui retirer sa confiance… ». Cependant, sur les 25 conseillers que compte la commune de Malanville, il faut nécessairement 17 conseillers, soit les 2/3, avant de procéder au vote de défiance. Il faut rappeler que les frondeurs reprochent au maire Inoussa Dandakoué une gestion solitaire, une mauvaise gestion des ressources humaines et financières, la non tenue des séances de reddition des comptes et la mauvaise gestion des réserves publiques ou administratives. Par ailleurs cette motion de défiance n’est pas la première qu’un groupe de conseillers dépose contre Inoussa Dandakoé qui, une fois de plus, vient de sauvegarder son fauteuil de maire.
Yannick SOMALON