Il y a eu en deux ans plusieurs réalisations et de nombreuses réformes entreprises dans le secteur de l’économie numérique et de la communication. Invitée dans une émission consacrée au bilan du gouvernement de la rupture, en 24 mois de gestion, la ministre en charge de ce département, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, a fait un point exhaustif des grandes avancées obtenues pour la bonne marche de la révolution numérique au Bénin.
La vision du gouvernement par rapport à l’économie numérique est portée par 6 projets phares dans le PAG : déploiement de l’interne Haut Débit et Très Haut Débit sur l’ensemble du territoire national; migration de la diffusion analogique vers la TNT (Télévision Numérique Terrestre) ; généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation ; généralisation de l’e-commerce ; promotion et développement de contenus numériques et enfin, mise en œuvre de l’administration intelligente. Selon la ministre en charge de l’économie numérique, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, l’objectif fixé est d’atteindre 80% de pénétration du territoire national pour l’internet Haut débit à l’horizon 2021. Et, pour y réussir, il faut le maillage du territoire national en fibre optique. D’où le processus engagé dans ce sens depuis plusieurs mois avec des résultats encourageants, entre autres, la densification du réseau existant sur certaines villes à forte demande grâce à la Phase 2 du Projet. Cela permettra de raccorder des sites de la TNT et de compléter l’ensemble des antennes 4G LTE. La Phase 3 permettra également le raccordement des communes restantes et de créer une boucle de sécurisation pour éviter les désagréments entre villes en cas de coupure de câbles. Elle prévoit une boucle qui ira de Cotonou à Djougou.
A en croire Aurélie Adam Soulé Zoumarou, la phase 1 du maillage en cours a permis la réhabilitation de la dorsale nationale : 1983 km de fibre optique réhabilités pour une accessibilité facile à l’internet au niveau des communes. Ainsi, 67 sur les 77 communes du Bénin ont aujourd’hui un accès direct à la fibre optique. Il est également prévu des boucles métropolitaines en fibre optique et le déploiement de 300 km supplémentaires de fibre pour faciliter l’accès à la fibre aux utilisateurs
Des innovations, Bénin Télécom, le coût de l’internet et autres
Sous l’ère de la rupture, le secteur numérique est mieux pensé pour le développement au profit de l’économie nationale et de toute la nation béninoise. C’est ainsi, qu’il a été créé, par exemple deux grandes agences, à savoir l’Agence de Développement du Numérique (ADN) et l’Agence des Services et des Systèmes d’Information (ASSI) : Deux agences chevilles ouvrières de la révolution numérique au Bénin. Elles sont chargées de la mise en œuvre et de la responsabilité d’exécution des 6 projets. L’ADN s’occupe des projets liés aux infrastructures du numérique, aux usages numériques et la stratégie numérique et l’ASSI a en charge principalement la mise en œuvre du projet phare relatif au smart Gouv, l’administration intelligente. Elle intervient également sur les questions relatives à la dématérialisation des services publics et la fourniture des services numériques.
La ministre de l’économie numérique a évoqué, par ailleurs, la mise en place de la technologie du Haut Débit et du Très Haut Débit qui permet à Bénin Telecom de proposer des services (ex. de location de capacités) à des coûts plus faibles que ceux qui sont actuellement pratiqués. Le gouvernement Talon avait lancé un nouveau catalogue des prix. Cette baisse des prix Chez Bénin Telecom agira directement chez les opérateurs finaux. L’investissement lourd qui est fait aujourd’hui ne sera pas supporté par le consommateur final car il y aura un effet d’économie d’échelle (Les Fournisseurs d’accès Internet et les opérateurs mobiles ont recours aux infrastructures de qualité. Ce qui engendre l’augmentation de la clientèle et la diminution des coûts des services). « Nous sommes déjà à 40% de taux de pénétration (majoritairement internet mobile) alors que d’autres pays sont à 60 voire 70% et des applications nécessitent une bonne qualité d’internet fixe », s’est réjouie l’autorité ministérielle qui annonce pour bientôt, l’achèvement des travaux. Et dès lors, le Bénin sera en mesure de compétir en termes de qualité et de coût avec les pays comme la Côte-d’Ivoire et le Sénégal.
Quant à la généralisation de l’usage de l’Internet par l’éducation et la formation, ce projet du secteur de l’économie numérique comprend plusieurs volets dont l’interconnexion des centres de recherches, des universités, des collèges…Des politiques publiques susceptibles de faciliter l’accès à des cours en ligne pour les étudiants, élèves depuis les grandes universités et centres de formation du monde seront mis en place. Sèmè City en est une illustration. Il y a aussi, le Smart Gouv ou l’administration intelligente. « C’est un défi que le gouvernement tient à relever et nous avons déjà des prémisses : c’est en cours au ministère de la fonction publique avec la gestion des carrières et au MEF avec la plateforme de consultation de gestion des fiches de paie », a indiqué la ministre de l’économie numérique. On peut aussi noter, dans le même cadre, la mise en place d’un schéma directeur national des systèmes d’information qui est comme un catalogue de l’ensemble des services inclus dans Smart Gouv.
A propos des restructurations du secteur des Télécom, l’autorité ministérielle est revenue sur l’état des lieux à l’accession au pouvoir du président Talon, pour faire constater qu’il était peu reluisant. Selon elle, en 2015, Bénin Télécoms services, Bénin Télécoms infrastructures et Libercom ont un chiffre d’affaires cumulé autour de 35 milliards FCFA alors qu’en Côte-d’Ivoire, ils sont autour de 400 milliards de chiffres d’affaires. « Ce qui induit inévitablement la restructuration de ces opérateurs publics de télécommunication : une entreprise en contre performance crée des difficultés dans la prise en charge de ses employés. Or, les charges devraient être absorbées par les revenus. L’objectif de la restructuration est d’asseoir un mode de fonctionnement qui permet aux structures de pouvoir compétir chacun dans son secteur et de fournir des services de qualité et à l’Etat d’en tirer profit », a-t-elle soutenu.
Christian TCHANOU