Des hommes politiques béninois, dont les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi, ont critiqué samedi, la gouvernance du président Patrice Talon, et appelé à garantir un processus électoral équitable dans le cadre des législatives de 2019.
Regroupés au sein de la Coalition Pour la Défense de la Démocratie au Bénin, ces leaders politiques notent dans une déclaration à la presse que le Bénin est plongé dans une grave crise aux dimensions multiples, politique, économique, sociale et culturelle.
"Cette gouvernance est caractérisée par de graves conflits d’intérêts au sommet de l’Eta, une opacité totale de la gestion des affaires du pays, des privatisations sauvages des secteurs vitaux de l’économie nationale, des licenciements massifs des travailleurs des secteurs structurés ainsi que des destructions des moyens et conditions d’existence des petites gens et des couches populaires complètement fragilisées et affamées, le mépris du peuple et le refus du dialogue franc avec les travailleurs et autres Autorités morales de ce pays", affirment-ils.
Selon ces acteurs politiques, la conséquence de cette gouvernance catastrophique est la paralysie de l'administration depuis bientôt trois mois avec la grève dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de la justice. Ils dénoncent entre autres la non application de la décision DCC 17-262 faisant injonction au Parlement de désigner ses représentants au COS-LEPI au plus tard le 21 décembre 2017 et d’installer le COS-LEPI au plus tard le 29 décembre 2017.
"Le refus par le Gouvernement du Président Patrice TALON en complicité avec l’Assemblée Nationale d’installer le COS-LEPI en vue de l’apurement de la liste électorale permanente informatisée (LEPI), est une porte ouverte à cette dangereuse perspective" ont ils estimé avant d'appeler le gouvernement à "garantir un processus électoral transparent, équitable, consensuel car dans notre pays, le consensus a une valeur constitutionnelle ainsi que l’a souvent rappelé la jurisprudence constante de la Cour constitutionnelle", font-ils remarquer
Ils exigent également la convocation d’urgence d'une Assise nationale des Forces Vives de la nation en vue de redéfinir de nouvelles bases consensuelles de gouvernance du pays.
UB/te/APA