« Analyse et appréciations du climat social au Bénin : rôle et responsabilités des partenaires tripartites », c’est autour de ce thème que s’est ouverte à l’Infosec, vendredi 13 avril dernier, la première session ordinaire de l’année 2018 du Conseil national du dialogue social (Cnds). A cette session que préside l’ancien syndicaliste, Guillaume Attigbé, on peut noter l’absence de deux confédérations syndicales. Il s’agit de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) de Emmanuel Zounon, et de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin) dont le secrétaire général est Noel Chadaré. Contrairement à ce qui a été ventilé dans l’opinion publique, ce n’est nullement une rencontre de négociation convoquée par le gouvernement, mais plutôt une session pour se pencher sur le thème cité supra. De sources proches de la Bourse du travail, notamment des deux Confédérations, leur absence s’inscrit dans la droite ligne de leur retrait du Cnds en décembre 2017. En effet, lorsqu’ils se retiraient, ces secrétaires généraux signataires de la Charte nationale de du dialogue social avaient énuméré dans leurs considérant, « la violation permanente et violente de la Charte nationale du dialogue social depuis l’avènement de la rupture notamment en son article 6 ». De décembre 2017 à avril 2018, ces responsables syndicaux estiment que rien de ce qui avait été dénoncé n’a bougé. « Ni l’Unstb, ni la Cosi ne siègent à ce dialogue de ruse et de rage. C'est du spectacle… », a fait observer un syndicaliste. « Tant que le gouvernement ne va pas se reconnaître dans l'article 6 de la charte, nous n'y participerons plus… », martèle ce dernier. Et que dit l’article 6 de ladite Charte ?
L'article 6 de la Charte stipule ce qui suit:
L'Etat doit:
• garantir l’exercice du droit syndical et ne porter atteinte au droit de grève en estimant son caractère licite ou illicite, qui relève de l’appréciation du juge
• promouvoir la mise en œuvre des normes internationales du travail
• consulter les organisations syndicales des employeurs et des travailleurs sur tout projet de réforme ou de programme de développement, tant dans leur conception que dans leur mise en œuvre.
DECLARATION DES CENTRALES ET CONFEDERATIONS SYNDICALES SIGNATAIRES DE LA CHARTE NATIONALE DU DIALOGUE ET DE LEURS REPRESENTANTS AU SEIN DU CONSEIL NATIONAL POUR LE DIALOGUE SOCIAL (CNDS)
- Considérant la parodie de dialogue social, instaurée à l’ère de la rupture ;
- Considérant la violation permanente et violente de la Charte nationale du dialogue social depuis l’avènement de la rupture notamment en son article 6 ;
- Considérant le manque de considération affiché par le Gouvernement dit de la rupture pour les partenaires sociaux que nous sommes ;
- Considérant le mépris injurieux dudit Gouvernement par rapport aux légitimes doléances des centrales et confédérations syndicales du Bénin ;
- Considérant la persistance du Gouvernement dans la multiplication des actes attentatoires aux libertés syndicales d’expression et d’association ;
Nous, centrales et confédérations syndicales signataires de la Charte nationale du dialogue social et siégeant au sein du Conseil National du Dialogue Social, décidons de :
1- Suspendre à compter de ce jour, vendredi 15 Décembre 2017, toute participation aux activités du CNDS ;
2- Exiger la convocation dans les plus brefs délais des états généraux du dialogue social de notre pays et la tenue d’un atelier d’appropriation du contenu de la Charte nationale du dialogue social par les parties prenantes aux fins d’une confirmation ou infirmation des engagements pris par lesdites parties.
En tout état cause, le Gouvernement sera tenu responsable des déconvenues qu’entraînerait, la non prise en compte de la présente Déclaration.
Fait à Cotonou, 15 Décembre 2017
Les Centrales et Confédérations syndicales
CSA-BENIN
CGTB
COSI-BENIN
UNSTB
CSUB
CSPIB
NB: Il faut dire qu’en son temps, toutes les confédérations et centrales syndicales avaient signé la Charte sauf la Cstb.